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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 22:13

Le patronat veut garder la main sur la gestion de l’emploi !



Les employeurs aimeraient pouvoir continuer à pousser les salariés dehors sans avoir à financer des licenciements.
Ils redoutent un surcroit de conflits.

Le MEDEF applaudit. Mais les patrons ne se montrent pas aussi satisfaits que la présidente du MEDEF. Laurence Parisot a eu beau saluer « une occasion de faire changer le regard de tout le monde sur le travail des seniors », de nombreux employeurs ainsi que la CGPME et l’UPA, qui représentent les petites entreprises, ont critiqué l’amendement adopté en première lecture du projet de loi de finance de la Sécurité sociale, autorisant les salariés à rester au travail jusqu’à 70 ans. « On avait accepté qu’on supprime la mise à la retraite d’office, mais pas de cette manière-là : il faut que les choses se fassent avec l’accord de l’employeur », a réagi Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CGPME.

En effet, au départ, le gouvernement envisageait de supprimer l’âge de départ obligatoire, ce qui avait déclenché les protestations du patronat soucieux de pouvoir continuer de pousser les salariés dehors sans avoir à financer un licenciement. Le report de 65 à 70 ans de cet âge « couperet » est le résultat d’un compromis avec le MEDEF. Qui n’a pas empêché les patrons d’y voir une perte de liberté de se séparer de salariés qui, avec l’âge deviennent moins productifs mais qu’il faut rémunérer au niveau de leur ancienneté. « Imaginons que mes salariés veulent rester mais ne soient plus en état de travailler, je vais me faire piquer tous mes contrats », a commenté à l’AFP Richard Seurat, PDG d’une société de recyclage de matériel électronique. « 80 % de mes employés sont des travailleurs immigrés qui n’auront pas cotisés suffisamment à 65 ans. Même fatigués ou usés, ils voudront travailler au-delà, contraints par l’argent », avoue Jérôme Frantz, chef d’une entreprise sous-traitante de l’automobile. Voilà pourquoi Jean-Eudes Dumesnil parle « d’effets pervers » : « Si le salarié est le seul à vouloir travailler plus longtemps, si c’est unilatéral, ça va ajouter de la rigidité. » Frédéric Saint-Geours, président del’UIMM, branche patronale de la métallurgie adhérente du MEDEF, considère aussi que la mesure risque « d’augmenter les conflits entre le salarié et le chef d’entreprise ».

Un état d’esprit qui promet de beaux jours aux multiples stratégies de contournement déjà à l’oeuvre : chômage avec dispense de recherche d’emploi, mise en longue maladie, voire licenciement à l’amiable comme l’y autorise dorénavant la loi de modernisation du marché du travail.

Paule Masson  ( Article paru le 12 novembre 2008 dans l'Humanité )

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