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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 14:31
ANECDOTE

En 1996, je me retrouvais à Saïgon et me suis rendu au Musée de la Résistance. J’étais le seul visiteur, ce qui autorise à penser que ladite résistance ne soulève plus l’enthousiasme des foules. Ainsi ai-je bénéficié, pour moi seul, des explications d’un guide-conservateur. Il s’exprimait en anglais, bien que je lui aie fait connaître que j’étais français. Mais je n’ai pas insisté, le laissant à ses commentaires sur les colonialistes.

Après cette visite instructive, j’ai demandé à mon chauffeur de me conduire au musée national, le musée du Louvre, en quelque sorte ; A ma surprise, là aussi, j’étais le seul visiteur. Une jeune femme se présenta pour me faire visiter le musée où les descriptions et explications écrites étaient en français pour cette simple raison que le musée a été entièrement conçu et réalisé par des chercheurs français (j’ai d’ailleurs fait la même observation à Kaboul)- néanmoins, la jeune vietnamienne, elle aussi, s’exprimait en anglais. Je lui fis remarquer que j’étais français, que je ne comprenais pas l’anglais et, ai-je ajouté, je lui serais infiniment reconnaissant de parler français. Elle me répondit très aimablement que le français était la langue de l’ex-puissance coloniale et qu’il était interdit de l’utiliser dans l’administration, qu’elle ne pouvait donc pas parler notre langue. J’ai répondu : « et l’anglais, c’est la langue des Américains. Qu’en pensez-vous ?

« C’est vrai, me dit-elle, mais les Américains ne sont pas des colonialistes … »

Ceci étant dit, ayant tout de même quelque considération pour l’ancien colonialiste que j’étais d’évidence, la jeune vietnamienne fit appel à une collègue qui, elle, bravement, consentit à me donner des explications en français. Elle n’avait rien à craindre avec moi. En aucun cas, je n’aurais dénoncé au bureau politique du comité central du parti communique vietnamien, sa courageuse témérité.

Encore un peu, et les Vietnamiens, comme les chinois, ne jureront que par les américains et le dollar … et un jour viendra, je le crains, où le français sera en Indochine, ce que l’Espagnol est au Philippines. C’est à dire pas grand chose.

Christian Lambert
Cité dans le Bulletin de l'AROM
http://www.arom-asso.com

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