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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 18:31

 

Une générale est toujours un peu la minute de vérité pour les acteurs (trices) , les chanteurs(ses) , les musicien(ne)s et les technicien(e)s qui ont monté un projet.. Et ce samedi à la Comédie la scène illustre accueillait un public restreint mais attentif (loin des hordes LGBT et FEMEN qui squattaient le parvis de l'Opéra.)

 

Le passant lambda est toujours admiratif sur les composantes du décor surtout quand celui-ci va se révéler le moteur du poème dramatique que va transcender le jeune Julien Testard dans la prouesse du rôle écrasant de MANFRED , par sa diction, certes monocorde (comparée à la version Lavaudant) mais où dominent les vers en trois langues tels que les a voulu Lord Byron à son retour de Rome.Un bandeau de sous titrages pour les choeurs est devenu habituel pour les habitués des opéras dans tous les pays du monde. 

L'ouverture de ce poème dramatique par l'orchestre dirigée par David Niemann ménage le suspense et laisse lentement s'effacer un soleil sur le rideau de scène avant que de découvrir le cube magique voulu par Sandra et Giacomo passés maîtres dans les trucages et jeux en 3D .(On a déjà donné pour le duo Shirley & Dino)  Ce cube qui deviendra une cage, une chambre mortuaire  et un tableau à la fois et finalement le lieu de toutes les métamorphoses du personnage principal prisonnier de ses angoisses mystiques.

On se lasse bien sûr, après un effet de surprise, en subissant ses longs monologues datés et vestiges d'un romantisme allemand qui vibrait encore au coeur de nos aïeux , mais aujourd'hui quel écho ont-ils sur nos " DEMOS " de la Paillade qui seront les mélomanes de demain promus  par Lilan Thuram et Philippe Saurel ?  Même nos chères perruques grisonnantes se sont assoupies plusieurs fois guettant un effet scénique comme quand  les quatre choristes apparaissent au balcon, la harpiste cachée dans une loge, ou la main du chef invitant les choristes fantomatiques et figés tel un choeur antique à répondre aux appels d'un Manfred aux prises avec son désespoir en quête de pardon et de rédemption.

Il faudra attendre une heure pour qu'enfin un duo piano soprano sublime nous sorte de notre torpeur (Merci Robert) et ensuite des choeurs puissants et déchirants (Merci Noëlle GENY) nous annoncent un dénouement à ce drame romantique sur fonds de vidéo et simulations 3D de l'être aimé en hologramme car oui , notre Manfred parvient presque à enlacer son aimée dans un dernier adieu. 

On l'aura compris ni la musique de Schumann, ni les vers de Byron, ni les travestissements du héros ne parviendront à captiver le public qui cherchera en vain les mille et un pièges que lui ont tendu une fois encore Sandra et Giacomo, les jeunes scénaristes fétiches de l'ON Montpellier .Gageons que Corinne Schneider de France Musique saura donner sens à ces travestissements et replacer ce mélodrame dans son contexte historique dans une rencontre au sommet qui a bien eu lieu entre nos deux  torturés Schumann et Lord Byron (lequel ne dédaignait pas à 29 ans de torturer Mary Shelley) .

On se souvient de la critique qui avait déjà jugé irréalisable de monter ce Poème à l'Opéra Comique sous la baguette d'Emmanuel Krivine. Faut-il en conclure que Valérie Chevalier est celle qui aura tout osé  ?

https://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/le-manfred-furieusement-romantique-de-schumann-a-l-opera-comique_1306121.html

Laissons au grand dramaturge Georges Lavaudant le mot de la fin : "Au fond, l'histoire reste énigmatique.L'idée c'est de faire rêver les gens sur la musique et sur le texte.

 

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 18:13

"J'ai eu beaucoup de difficultés avec l'amour auquel Sartre avait consacré environ trente pages de "l'Etre et le Néant".Il est impossible d'expliquer philosophiquement pourquoi on aime et veut être aimé par telle personne précise à l'exclusion de toute autre. A l'époque je n'ai pas cherché la réponse à cette question dans l'expérience que j'étais en train de vivre. Je n'ai pas découvert comme je viens de le faire ici qu'elle était le socle de notre amour ni que le fait d'être obsédé à la fois douloureusement et délicieusement par la coincidence toujours promise et toujours évanescente du couple que nous avons de nos corps et quand je dis corps je n'oublie pas que l'âme est le corps. Chez Merleau Ponty  aussi bien que chez Sartre renvoient à des expériences fondatrices plongeant leurs racines dans l'enfance à la découverte première, originaire des émotions qu'une voix,  une odeur, une couleur de peau une façon de se mouvoir et d'être qui seront pour toujours la norme idéale de faire résonner en moi, c'est cela, la passion amoureuse est une manière d'entrer en résonnance avec l'autre, corps et âme et avec lui ou elle seule, nous sommes en deça et au delà de la philosophie.
Je suis attentif à ta présence comme à nos débuts et aimerais te le faire sentir, tu m'as donné toute ta vie et tout de toi,j'aimerais pouvoir donner tout de moi pendant le temps qui nous reste. Tu viens juste d'avoir quatre vingt deux ans, tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais.Récemment je suis retombé amoureux de toi  une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide dévorant que ne comble que ton corps serré contre le mien. La nuit je vois parfois la silhouette d'un homme qui sur une route vide et et dans un paysage désert marche derrière un corbillard.Je suis cet homme, c'est toi que le corbillard emporte,je ne veux pas assister à ta crémation, je ne veux pas recevoir un bocal avec des cendres,j'entends la voix de Kathleen Ferrier qui chante "die Welt verändert sich. Nichts ist mehr" et je me réveille. Je guette ton souffle, ma main t'effleure, nous aimerions chacun ne pas avoir à survivre à la mort de l'autre,nous nous sommes souvent dit que si, par impossible nous avions une seconde vie,nous voudrions la passer ensemble".
Extrait de Lettre à D. histoire d'un amour d'André GORZ lu par Julie Gayet dans l'émission de France Culture:"Pas la peine de crier" de Marie Richeux du Mardi 29 janvier 2013. (Edition Folio 2006) Le couple Dorine et André Gorz décide de se donner la mort un an plus tard en 2007. Lettre-a-D-d-Andre-Gorz.jpg
 http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4568401
 Confession sincère, absolue et dure parfois.
 Il semble impossible qu'Hanneke n'ait pas lu cette "Lettre à D" pour réaliser son "Amour" primé en 2012 à Cannes, notamment dans la scène de la cuisine où Emmanuelle Riva  fait un oeuf à Trintignant.
 "Toutes les lois de l'univers sont régies par la loi de la pesanteur, seule la grâce est l'exception"écrivait Simone Weil
 Et la grâce c'est cela même que décrivent André Gorz et Mickael Hannecke: l'odeur, la silhouette, la forme et la magie des corps , le rappel des sensations de l'enfance, le rapport à la mère...

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 11:38

Régis Debray invité des Matins de France Culture au micro de Brice Couturier le 4 janvier 2013 pour son livre : "Modernes catacombes" (Gallimard)images-copie-1.jpg
* Voir aussi ;le Figaro du 5/6 janvier 2013 p27 critique par Sébastien Lefol
La littérature
Entendons par littérature ce qui est digne de rester, entendons ce qui transcende l'instant et puis aussi le mot juste.La littérature a aussi à voir avec la vérité.
"L'écrivain, c'est l'accoucheur de vérités enfouies, c'est l'homme qui fore en profondeur, ce n'est pas l'homme qui s'étend, c'est l'homme qui plonge de façon critique et acerbe dans une certaine vérité...."
La politique
"J'ai cru que la politique obéissait à une logique d'idées, et j'ai trouvé qu'elle obéissait à une logique de forces tout simplement.Quand on sait ça, on a pour les idéologues, un petit sourire en coin car l'idée c'est le marche pied, ce qui sert à arriver au pouvoir, et une fois au pouvoir, foin de l'idée, calculons les rapports de force et faisons ce qu'il faut pour y rester au pouvoir, pas dans l'Histoire mais au pouvoir mais après tout  c'est vrai que l'Histoire est une valeur fugitive, c'est à dire que si l'on entend par Histoire: postérité, c'est une valeur précaire".
Je suis resté à l'Elysée jusqu'en 1984 avec l'arrivée d'Hubert Védrine mais j'ai quitté quand je ne me suis plus reconnu dans la politique qui était menée.
L'échec politique c'est le ressort de la bonne littérature au fond.Prenez le cas de Chateaubriand puisqu'on en parlait avec Marc Voinchet: Chateaubriand commence très mal, comme un petit ambitieux, style pompeux,qui veut se placer auprès du premier Consul, il ne dit pas cheval, il dit "coursier", il ne parle pas du vent, il parle de "l'aquilon". Bref, style noble, c'ets à dire pas de style et puis l'échec et l'amertume et là vous avez l'âcreté, le halètement, la férocité des Mémoires d'Outre Tombe avec beaucoup d'humour en plus.. C'est ce qui fait de l'écrivain un mélancolique professionnel.Et vous avez un certain genre d'écrivain..
L'écrivain
Vous avez remarqué qu'un écrivain est bien meilleur dans le rétrospectf que dans le projectif. Prenez De Gaulle,grand écrivain latin,très bien traduit en français.De Gaulle est magnifique dans les "Mémoires de Guerre" il est beaucoup moins bon dans les "Mémoires d'Espoir".Disons que le programme, l'utopie, l'avenir, c'est le vague,le convenu. Un écrivain se déploie dans la rétrospection, c'est pourquoi la nostalgie est une grande vertu littéraire je crois.
Houellebecq ce n'est pas de l'égo littérature c'est de la photographie c'est très diférent.Appeler ça de la littérature c'est une convention heureuse pour lui mais ce n'est pas une imposture, disons un changement d'époque, un nouveau type de littérature, c'est ce que Baudelaire a vécu avec l'avènement du daguerréotype c'est à dire qu'on enregistre, on n'évoque plus, nous sommes très près du style d'information et non plus du style d'évocation.Il disait: "Ca va détruire le goût de la beauté et de l'imaginaire" et c'est vrai que Houellebecq prend de bonnes images, il les met en mots...mais ce sont plutôt des images photographiques que des images d'imagination.Sallenave.jpg
Danièle Sallenave : Vous n'avez pas besoin de mon soutien,nous sommes tous deux de la même génération et sommes tous deux dans une Académie mais j'en reviens à Maurice Druon de qui on disait: "Mais vous êtes un conservateur !" et Druon de répondre:"Et quoi il n'y aurait donc rien à conserver ?"Est-ce que vous accepteriez d'être un conservateur de cette sorte ou est-ce que vous souh"aitez , ce que je souhaite aussi, sortir de ce faux antagonisme entre conservateur et progressiste ?
R.D: Je reviens un peu en arrière: deux Académies, les Goncourt c'est une société littéraire qui se définit comme telle, devenue Académie.
"screugneugneu", absolument pas, j'espère n'être ni solennel ni grave. Un "screugneugneu" n'a pas le sens de l'avenir et aujourd'hui d'ailleurs, je constate que quiconque exerce sa négativité critique envers le présent est taxé de "screugneugneu" , c'est une véritable dictature conformiste  qui consiste à faire adhérer les gens à leur présent et moi je dis "Merde au présent", je me réserve le droit de le juger, oui au nom d'un passé que l'on appelle la "culture".

*Sur le même sujet lire l'entretien entre Alain Finkilekraut et Michel Serres sur" papa ronchon" et "Petite Poucette".
La bonne éducation est réactionnaire par définition, puisqu'elle consiste à faire revivre les morts. La culture c'est le culte des grands morts et oui par conséquent on commence par absorber de l'Histoire, du révolu et puis quoi de plus fortifiant que l'évocation des grands moments du passé ? Ce en quoi la nostalgie c'est du dynamisme, c'est une façon de se réconforter, de se réjouir, de se régénérer avec tout ce qui est à conserver et puis qu'estce que c'est que l'Histoire humaine ? Valéry disait : "L'Histoire humaine ça s'édifie sur des restes"  A l'inverse des animaux qui communiquent mais ne transmettent pas.Transmettre c'est passer la culture du grand père chez le petit fils, donc vient les grands pères et cessns de nous agenouiller devant les jeunes parce qu'ils sont jeunes, ce n'est pas leur rendre service.
B.C: Mais faut-il absolument regretter d'être "né trop tard", on naît comme on naît Régis Debray ?
R.D:  Ecoutez ça fait 3000 ans qu'on se plaint d'être né trop tard dans un un monde trop vieux, je reconnais le caractère parfaitement stéréotypé de cette remarque mais tout de même,pour ma défense, le XXè siècle a été le siècle de la guerre, etil me semble que la guerre a été un formidable décapant, la guerre est une mise à nu de l'Humanité et comme je parlais de l'écrivain qui va traquer les vérités enfouies, je pense que la guerre et l'écriture a va beaucoup ensemble..Beaoup de mes textes tournent autour de la Guerre, pas la Grande Guerre mais 39-45, la Guerre d'Espagne aussi,et ce sont les guerres civiles du XXè siècle, donc,j'ai fait la guerre à ma façon mais c'était de la guerrilla.
Danièle Sallenave: je pense que la méditation sur le passé, n'est pas la contemplation morose du passé,mais l'instrument avec le quel nous pouvons peut-être débarrasser les marécages tellement scintillants du présent pour imaginer l'avenir.Elle était déjà chez les hommes politiques dont on a un peu perdu la trace, je pense à Guizot qui derrière son "enrichissez-vous !" médite sur l'Histoire pour inventer la politique de demain. On ne peut inventer l'avenir qu'en méditant sur les leçons du passé, ce qui ne veut pas dire qu'on s'y enferme dans une contemplation morose.Il y a chez Chateaubriand ce tragique d'inventer un avenir à partir d'une méditation sur des ruines.Le passé, ce n'est pas des ruines, c'est quelque chose de vivant.
B.C: Le passé ou l'Histoire c'est ce qui fait défaut aux politiques d'aujourd'hui ?
R.D: le propre du conservateur c'est de s'enfermer dans le présent.Le consevateur est l'homme de l'actualité au fond. Si vous prenez les Révolutionnaires, vous verrez que cesont tous de grands mélancoliques hantés par les exemples du passsé,que ce soit Vladimir Ilich Lénine qui le 101è jour de la révolution Bolchévique se met à danser dans ma nef du Kremlin parce qu'il a un jour de plus que la Commune, que ce soient les Communards qu ne rêvent que de 93, ou ceux de 92 et 93 qui ne rêvent que des Grecs ou de la Rome républicaine.Et même Mao Tsé Toung a fait un poème devant la Mer de Chine en l'honneur d'un Empereur ... Bref, on peut dire que le Révolutionnaire est un réactionnaire en ce sens là, c'est d'ailleurs bien cela que lui reprochent les conservateurs. Les Conservateurs veilent nous river au présent en traitant de "screugneugneu" tout ce qui n'est pas d'accord.Décrier le passé c'est le préjugé, c'est la règle fatale au progrès.
B.C: Ceci dit que penser des régimes qui ont réussi, si on parle des régimes cubains ou du Vénézuéla ? Le bilan n'est pas franchement formidable !
R.D: Qui disait que "la vie est processus de destruction", c'est Schumpeter Schumpeter.jpget je pense à un écrivain américain..;Oui, durer au pouvoir c'est se dégrader par définition disons que le principe d'anthropie fonctionne à fond pour les révolutions.

B.C:Disons que votre ami Che Guevara y aura échappé et vous avec.
R.D :Tous les produits culturels sont formidables et c'est ce qui aujourd"hui est insupportable. On peut vouloir fermer une époque mais on peut aussi vouloir en ouvrir une autre ? Vousnous dites, tous les écrivains sont des nostalgiques professionnels, je vous répondrai, RabelaisRabelais-copie-1.jpg, Diderot n'étaient sûrement pas des mélancoliques professionnels, au contraire,si on applique le schéma de la critique marxiste à l'idéologie, on peut dire que les classes ascendantes, sont par nature optimistes parcequ'ils ont le sentiment d'ouvrir une époque.Ceux qui se réfèrent au passé, y compris ce qu'il a de plus déplaisant dans le présent,sont des gens excusez moi du peu, qui  semblent condamnés par l'Histoire.

B.C: Alors si vous appliquez le marxisme de votre jeunesse à votre propre comportement, vous vous classerez d'office dans ces classes déclinantes qui ont le sentiment que Histoire leur échappe.
R.D: Il en va de la nostalgie comme de la frontière , la mauvaise chasse la bonne.Et oui c'est vrai qu'il ya deux formes de nostalgie: la nostalgie du féodal de l'hidalgo et "venido a menos" qui réclame des égards et puis la nostalgie dynamique du révolutionnaire. Disons qu'il y a la nostalgie de Ratapoil, bonapartiste croqué par Daumier et puis celle de Jules Vallès.Ne confondons pas les deux choses, bien entendu je vous concède que Diderot n'a cessé de réfléchir sur l'histoire romaine mais c'est vrai qu'il y a  des écrivains qui ouvtrent les portes mais on oublie toujours de dire que ceux qui ont ouvert les portes ont fait beaucoup de chemin avant. Rimbaud.jpgJe pense à Rimbaud qui a mis 3 ans à écrire des vers latins,(et je ne pense pas qu'il y ait un auteur français qui ait écrit autant de vers latins que Rimbaud) et nous sommes tous d'accord qu'il a ouvert les portes de la poésie moderne.Donc cessons d'opposer le passé et l'avenir.Ceux qui ont tout oublié n'ont pas d'avenir voilà.
Daniele Sallenave: ce qui m'a beaucoup plu dans votre livre c'est l'éloge de la géographie. Vous notez p.234 que la France a pratiquement disparu des manuels de 1ère comme Louis XIVLouis-XIV.jpg ou François Ier des programmes d'Histoire parce qu'ils n'avaient pas l'esprit démocratique et que ce n'est pas la peine de les enseigner à nos enfants.Comment échapper à cette idée que ce sont des souverainistes qui font les programmes et on voit JP Chevènement qui pointe le bout de son nez dans ce débat . J'attends évidemment de vous une réponse sur cette double entité de l'Histoire et de la géographie françaises .
R.D: Oui, c'est à propos de Julien Gracq que je fais l'éloge de la géographie: Gracq écrivain du géo , écrivain du paysage et des morphologies du sol.C'est vrai que Histoire-Géographie avec un trait d'union c'est ce qui a fait toutes nos Humanités classiques et pas seulement avec le grec et le latin. Vidal de la Blache a disparu, il a laissé la place à Michelet et maintenant les deux ont disparu.

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 13:19

La Catalogne représente 20% du PIB du pays, elle est la plus endettée avec 42 milliards d'euros et affiche un taux de 22% de chômage. La revendication identitaire voire secessionniste concerne d'autres régions européennes (Flandre,Ecosse,Pays Basque, Padanie et dans une certaine mesure la Bavière... )Europe-Allemagne.jpg
"Nous sommes une vieille nation d'Europe avec mille ans d'histoire et après des siècles où nous avons courbé l'échine et où nous nous sommes excusés d'être ce que nous sommes,voici venu le moment de nous émanciper" Arthur MAS.arthur_mas.jpg
"Il y a une Catalogne depuis le Vè siècle avec l'arrivée des Wisigoths et la constitution d'une entité particulière qui s'est prolongée jusqu'en 1931 avec l'arrivée de Franco qui met fin à l'autonomie accordée par la République Espagnole.Il n'y a donc pas un discours démagogique et superficiel... Il ne peut pas y avoir d'Europe puissance avec un émiettement de petites nations même légitimes,qui ne veulent aps se lancer dans une compétition mondiale." Max GALLO
 

 

La question des langues régionales: En 1992 une décision a été prise pour la création d'une charte des langues régionales minoritaires,et c'est ainsi que nous avons par exemple en Bretagne des écoles du réseau Diwan de la maternelle au Bac.
Thierry PECH : "Je ne crois pas du tout à  puissance de ce roman culturel catalan,qui auarit ses petuits frères et ses petites soeurs installées en Europe".
Le nationalisme catalan est aujourd'hui un séparatisme de riches,voire d'épiciers, cela n'a pas toujours été le cas.A la fn du XIXè et au au début du XXè, quand la Catalogne voit pousser sur ses terres un phénomène d'industrialisation important, il y a un patronat catalan qui prône un nationalisme conquérant qui veut imposer son modèle à Madrid et qui donc ne veut pas se séparer de Madrid mais le coloniser d'une certaine manière.Aujourd'hui on a affaire à un pur séparatisme de riches ou qui se croient riches,et pour le coup, la conjecture économique y est pour beaucoup.

Arthur MAS s'est découvert indépendantiste il y a quelques mois, il ne l'était pas comme les gens de l'ERC par exemple qui sont les indépendantistes traditionnels  du paysage politique catalan..Que s'est-il passé ?
Arthur Mas qui a été l'artisan d'une austérité féroce en Catalogne et qu'il a accueillie et orchestrée est à la tête d'une situation très compliquée qui ne doit rien à Madrid.Les indépendantistes disent, c'est l'incurie du pouvoir central qui fait que l'on a des dettes, ce n'est pas vrai. Les finances publiques espagnoles étaient remarquablement bien gérées tout au long des années 2000 d'autant qu'elles étaient sous le conrôle et la pression des régions dotées d'une règle d'or. Ce qui s'est passé est que les banques provinciales et régionales ont plongé dans la spéculation immobilière qui a été repris en charge par la dette publique des provinces, et maintenant ce sont les régions qui viennent demander de l'argent à l'Etat central... !
L'indépendance basque et catalane est déjà très poussée et n'a rien à voir avec le centralisme français, ce qui est remis en cause est la distribution des Impôts, la balance commerciale et dans un contexte d'austérité,ou d'économie généralisée,on observe un mouvement de repli sur soi.
JL.Bourlanges: Souvenons nous de Jordi PUJOL qui avait une suite de 25 personnes et était un Prince...

Qu'est-ce qui historiquement a plongé l'Espagne dans la crise et la décadence, c'est la crise de 1640: rocroi8.jpgc'est la bataille de Rocroy, la supériorité de l'artillerie et de la cavalerie française  du Duc d'Enghien sur le tercio de l'Infanterie espagnole, de Mello, mais c'est surtout la sécession simultanée de la Catalogne et du Portugal face au Duc d' Olivarès qui avait fait nourrir la guerre par l'argent du Mexique et par une pression fiscale sur la Castille qui n'en pouvait plus et on a dû faire appel à des rentrées fiscales de l'extérieur, c'est donc un processus très ancien...250px-Diego_Velazquez_037.jpg
Cela ne veut pas dire que ça débouche sur l'indépendance car cela a des conséquences juridiques très importantes,et les Espagnols y regarderont à deux fois avant de fracturer l'ordre juridique dans lequel ils vivent. Le pari indépendantiste n'a pas été gagné par Mas, parce qu'il a mené une politique d'austérité,et le mouvement indépendantiste s'est déporté vers les gens qui voulaient à la fois l'indépendance et qui refusaient l'austérité.          
"Ce que nous vivons est à la fois la crise de l'Europe, la crise des nations,et la crise de toutes les formes de solidarités. Je suis profondément attristé par l'effondrement du modèle français. Quand on regarde, on a inventé la conception renanienne de la nation qui est fondée sur un pacte qui unissait des gens qui par delà la diversité culturelle et ethnique qui peut les caractériser ont envie de former une communauté nationale.
Regardons les inventions de la France : On a inventé la Belgique : regardez dans quel état elle est...! On a inventé la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie entre les deux guerres..Il n'y a plus de Tchécoslovaquie ni de Yougoslavie. Et maintenant on a ce retour de l'ethnico-culturel partout, c'est à dire un mouvement de fragmentation qui ne s'arrête jamais, il atteint l'Europe,il atteint les Nations, il atteint le corps social,il porte les gens à l'identitarisme religieux,et au bout du compte c'est le " small is beautiful" à l'état pur,il conduit à un individualisme absolu. C'est le même mouvement qui détruit l'Europe, qui détruit les nations, qui détruit la solidarité sociale,et qui développe l'hyper-individualisme."      
La position de l'Union Européenne est intéressante, car elle n'accepterait pas qu'une nouvelle entité se constitue donc il faudrait un nouveau processus d'admission,et de candidature et on voit la gêne inhérente aux constitutions européennes.On est d'autant plus tenté par la sécession interne qu'il y a l'Europe autour,et que cette Europe demande zéro solidarités,(regardez les débats sur le budget européen) s'émanciper des solidarités nationales pour plonger dans un ensemble qui ne demande aucune solidarité et qui laisserait vivre les riches comme des riches et qui ne donneraient rien aux autres, je comprends que ce soit tentant pour des gens qui ont cette mentalité.     
Le fédéralisme européen est boiteux car il consiste à accorder à certaines provinces, des autonomies et pas à d'autres: les Basques lèvent leur impôt, les Catalans voudraient faire de même,et ça c'est un vrai déséquilibre interne.   

L'Esprit Public de Philippe Meyer - Dimanche 2 Décembre 2012 

Transcription: P Chevrel

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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 23:20

Freud avec les écrivains. On pourrait presque dire Freud avec ses compagnons de route, Freud avec ses doubles, Freud avec ses alliés et rivaux. Mais on pourrait aussi ajouter Freud avec Freud, tant il était lui-même un homme du livre et de l’écriture, un épistolier intarissable, un maître de la controverse, un théoricien, et de surcroît un conteur d’histoires. « Il y a caché quelque part en moi, écrit-il à Fliess, en septembre 1899, un certain sentiment de la forme, une façon de considérer la beauté comme une sorte de perfection et les phrases contournées de mon écrit sur le rêve ont gravement offensé en moi un idéal ». Il y a à coup sûr chez Freud une tension entre son amour de la littérature et son amour de la science. Et ce n’est pas pour rien qu’il considérait que ses histoires cliniques se lisaient comme des romans. L’objet même de sa recherche, la formation du rêve, rapprochait chez lui l’homme de science de l’écrivain. Et il reconnaît avoir écrit avec « Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci », un véritable roman psychanalytique, dont il dit apprécier les qualités stylistiques.

Reste que Freud s’est évertué à ne pas confondre littérature et psychanalyse et que ses relations avec les écrivains, qu’elles aient été effectives ou pas, ont obéi à des motifs des plus variés. Il n’y a rien de comparable entre l’admiration que portait Freud à Romain Rolland ou Zola et celle qu’il portait à Stefan Zweig. D’où l’immense intérêt de ce livre – "Freud avec les écrivains" qui vient de paraître chez Gallimard – il traite des auteurs qui ont incontestablement marqué Freud: Shakespeare, Goethe, Schiller, Heine, Romain Rolland, et bien d'autres...

Nous sommes allés au domicile de Jean Bertrand Pontalis, rue du Bac  plus précisément dans sa bibliothèque, sise en face des éditions Gallimard à Paris, pour en parler…pontalis1.jpg
Freud avec ses compagnons de route, Freud avec ses alliés, ses rivaux mais on pourrait ajouter Freud avec Freud tant il était un homme du livre et de l'écriture, un épistolier intarrissable, un maître de la controverse,un théoricien et de surcroît un conteur d'histoires.
"Il y a quelque part en moi écrit-il en septembre 1899, un certain sentiment de la forme, une façon de considérer la beauté comme une sorte de perfection,et les phrases contournées de mes écrits sur le rêves, ont gravement offensé en moi un idéal."
Il y a à coup sûr chez Freud une tension entre son amour de la littérature et son amour de la science et ce n'est pas pour rien s'il considérait que ses histoires cliniques se lisaient comme des romans.L'objet même de sa recherche la formation du rêve, rapprochait chez lui l'homme de science de l'écrivain,et il reconnaît avoir écrit avc un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, un véritable roman psychanalytique dont il dit apprécier les qualités stylistiques.
Freud s'est attaché à ne pas confondre littérature et psychanalyse et ses relations avec les écrivains, qu'elles aient été effectives ou pas, ont obéi à des motifs les plus variés. Il n'y a rien de comparable entre l'admiration qu'il portait à Romain Rolland par exemple ou Emile Zola,et celle qu'il portait à Stefan Zweig d'où l'immense intérêt de ce livre "Freud avec les écrivains" qui traite des auteurs qui ont vraiment marqué Freud et ils sont très nombreux.
Freud a découvert très tôt Shakespeare, il n'a cessé de le lire enfant; Shakespeare l'a toujours accompagné et on peut se demander s'il voit en Shakespeare un allié ou peut-être un rival car le coeur va de façon plus intense, plus vive au coeur des choses et des troubles de l'âme et aussi par l'intensité d'une langue, sa force, sa brutalité très crue alors que la langue du psychanalyste est nécessairement plus mesurée plus maitrisée, et plus argumentée et donc plus faible par rapport à la langue du poète. Freud l'a nourri et il avait toute l'oeuvre de ce dernier dans sa bibliothèque.   
Ujn autre écrivain qui amarqué Freud dans sa jeunesse est Goethe.
On peut parler d'une identification héroique du jeune Freud à Goethe,et parallèlement chez Shakespeare, il y a la volonté de l'adolescent de jouer très tôt des scènes de Jules César et de Hamlet.
Nous allons faire une espèce de chassé croisé entre Shakespeare et Goethe.
Edmundo Gomez Mango (Uruguay-- a préparé le baccalauréat au Lycée français de Montevideo et s'est nourri de Goethe, Shiller, Heine, Mann à travers des traductions en espagnol) :le chercheur et le poète.Gomez-Mango.jpg

Je me suis souvenu d'une remarque de Nerval quand il publie une anthologie de Goethe, il citait Goethe lui même qui disait que ce qui reste d'un grand poème dans le vif de l'âme du lecteur ce n'est pas tellement le rythme ou la rime qui sont des procédés primitifs et d'une hate valeur de la poésie mais c'est quelque chose qui même quand le poème est devenu prose,ou dans une traduction,c'est ça qui est le plus important. ceci pour justifier d'avoir osé aborder ces textes sans être un germaniste.
Goethe est un compagnon de route dèsle plus jeune âge de Freud,on trouve déjà des citations de Freud quand il avait 15 ans 16 ans avec son ami Emile Fliess dans es conversations et correspondances de jeunesse et jusqu'à ses derniers jours où il continue de citer Goethe dans sa correspondance. Et on peut voir l'éblouissement quil ressent à travers un faux texte de Goethe qui appartenait à Tobler qui était dans l'atmosphère du Goethe de Weimar et qui s'appelait justement "l'Hymne à la nature" qui l'a marqué très à vif quand il était un jeune étudiant et il dit dans Poésie et réalité que c'est "le fragment" (ainsi appelait-on ce poème) qui l'a orienté vers les études de science de la nature "Naturfosher"  médicales.
 Freud ne cessera d'étudier les rêves et la délivrance de l'âme humaine de la souffrance puis le domaine de l'éros. Est-ce que Freud avait lu le Divan oriental occidental et le personnage de Souleika , le personnage célèbre de Goethe ?
 Oui il le cite expressément et il avait une trentaine ou quarantaine de volumes de Goethe et plusieurs sont consacrés à l'étude de la nature, à la psychologie, l'optique,et on voit bien là qu'il y avait des "affinités électives" entre Freud et Goethe. 
 Est-ce qu'on peut dire que Freud s'est nourri des mères goethéennes comme Iphigénie en Tauride,et bien sûr Faust et des ombres enfouies en léthargie au plus profond de la terre et pensez-vous que c'est passé dans l'oeuvre de Freud ? le secret des mères sous entendu le secret de l'âme dans le traitement de l'hystérie et de l'obscur de l'inconscientet la clé c'était le transfert dans la scène où Méphisto donne la clef à Faust pour qu'il puisse pénétrer dans le roayume des mères. (18'23)
 Freud n'a jamais reçu le prix Nobel mais le prix Goethe en tant que découvreur des mystères du coeur humain. La différence en allemand entre le chercheur, le découvreur (forcher) et l'écrivain, l'auteur (diechter)  n'existe pas vraiment chez Freud, il y a chez lui un va et vient entre les deux .
 Quand à 70 ans, Freud avait été salué comme découvreur de l'inconscient, Freud avait répondu ceci: "Les poètes et les philosophes ont découvert l'inconscient avant moi" (c'est assez rare que Freud reconnaisse ses prédécesseurs),ce que j'ai découvert quant à moi c'est la méthode scientifique qui permet d'étudier l'inconscient." Il n'aimait pas trop qu'on le salue comme un écrivain, ce qu'il est incontestablement, parcequ'il craignait que ce soit au dépend du chercheur scientifique.Ce qu'il voulait c'est avoir fondé ce qu'il appelait "une jeune science" (qui a maintenant plus de 100 ans mais qui tient le coup)et quelle que soit son admiration pour les écrivains,Goethe, Shakespeare, Shiller mais aussi ses contemporains, Stefan Zweig, Arthur Schnitzler qui vont beaucoup plus loin que lui et qui découvrent intuitivement ce que lui laborieusement, péniblement a mis au jour... C'est toute la tension plutôt que l'opposition entre le chrcheur et le créateur littéraire qui fait l'originalité de l'oeuvre freudienne. Il est un écrivain mais il n'aurait pas trop aimé qu'on insistât trop là dessus.  21"42Pontalis.jpg
 "Quand on écrit sur les autres, on parle toujours de soi d'une façon ou d'une autre" donc mon intérêt pour montrer l'alliance conflictuelle,(comme toutes les alliances, les noces c'est toujours tourmenté) tient à ce que moi je pense personnellement qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre l'exercice de la psychanalyse et celui de la littérature. Par des voies très différentes, elles ont le même objet; lequel ?
l'âme humaine, ses tourments, ses conflits,les troubles de la réalité. Les deux voix sont différentes mais elles ne sont pas divergentes et je plaide bien sûr pour moi car tout ce que j'ai écrit va dans cette direction.(JB Pontalis)
Ainsi vous pouvez dire qu'Hamlet est une tragédie qui a inspiré directement Freud, que Macbeth et Lady Macbeth occupent une place très importante et ce n'est pas une interprération pour vous il est clair que cette inspiration est réelle.
C'ets vrai pour Shakespeare, chez ses contemporains, il admire Stefan Zweig, Arthur Schnitzler  qu'il admirait encore plus et il a cette lettre mille fois commentée qui dit qu'il ne veut pas rencontrer  Arthur Schnitzler parce qu'il craint de rencontrer son double,on a beaucoup ergoté là dessus.D'autant qu'en Allemand "le double" évoque surtout une figure de mort assez maléfique,et il lui dit : "surtout gardez ça secret pour vous". Et curieusement Schnitzler n'en fait pas écho dans son Journal pourtant très minutieux et les 2 hommes se sont rencontrés plus tard mais en famille avec mme Freud, Anna . Freud redoutait chez Schnitzer le grand coureur de jupons  ou plutôt "consommateur de femmes" ou de grisettes. Freud est passé à  côté de  l'art contemporain si actif à Vienne,et le mouvement de la secession,et lui ce qui l'intéressait c'était la peinture classique de la renaissance de Léonard de Vinci et d'autres,alors que Schnitzler fréquentait tout ce monde là, très actif dans ce Vienne pas mal idéalisé depuis. (27') Freud ne veut pas être confondu avec cet amateur de femmes fardées.
Venons en à "L'étrange étrangeté" avec Hoffmann et le travail sur la langue et le mot qui se dépose finalement dans la langue de Freud. Hoffman est le maître de cette "inquiétante étrangeté" ("Um allicht" = ce qui prive du foyer) et tourne autour de ce sentiment très étrange et inquiétant du  double. C'est le double que voit Freud dans la scène du train. "Home" c'est la maison, le pays natal; Walter Benjamin :"brot" a beaucoup de sens dans chaque langue: pain, "la saudad" n'est pas la nostalgie.
Freud traverse la langue allemande  et l'inquiétante étrangeté des langues, mais pas de la pensée ou des pensées.
Hoffmann et Heine sont les deux écrivains les plus admirés par les romantiques français. Heine a permis de dégager le "witz" freudien, il partage avec Heine, "le dédain condescendant pour les philosophes constructeurs de systèmes" Freud cite à plusieurs reprises ces vers: "Avec ses bonnets de nuit et les loques de sa robe de chambre,il bouche les trous de l'édifice du monde." . Si Freud a invité le poète dans le royaume de la science, il a toujours tenu le philosophe à distance au moins de son univers le plus intime. Cette citation là vient à plusieurs reprises dans l'oeuvre de Freud et lui même s'est toujours refusé à créer un système.
Ce n'est pas la philosophie en tant que telle mais le système. Il est très lié à Shopenhauer, il a refusé de lire Nietzche car il craignait d'y avoir trouvé des choses qui allaient audelà de celles qu'il avait lui même découvertes, ce qu'il récuse, c'est l'esprit de système,l'esprit de synthèse.Toute philosophie qui veut tout englober, de façon totalitaire et c'est ce qui l'oppose à Lou Andréas Salomé, qu'il appelle "la grande compreneuse" qui voulait aussi tout unifier, tout faire tenir, mais la philosophie en tant qu'interrogation et tentation il ne faut pas y céder.Freud n'est pas antiphilosophie il est antisystème, là est la nuance. (36')
Il a cédé à la Gradiva du texte de Jensen, à la grâce de cette jeune fille , "celle qui avance".Ce n'est pas Jung qui lui a présenté cette nouvelle de Jensen comme on l'a cru. Il est tombé sur Zoé et Arnold le jeune archéologue.Ce texte sur la Gradiva vous permet d'ironiser sur le fétichisme du pied dans ce texte comme l'on fait certains lecteurs dans leur interprétation. gare à mettre des interprétrations psychanalytiques dans le domaine de la littérature. Le pied de danseuse relevé  ne doit pas aboutir à des interprétations fétichistes, respectons les dans leur étrangeté et laissons l'effet qu'elle ont sur nous sans en rajouter.Laissons nous troubler par l'art et la littérature. (42'07) 

Les Nouveaux Chemins de la Connaissance de Philippe Petit du 2 Novembre 2012 avec JB Pontalis et Edmundo Gomez-Mango     

http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-freud-face-aux-ecrivains-2012-11-02             

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 19:01

"L'intérêt que l'on porte à l'autre, notamment quand cet autre écrit n'est pas l'expression de la sympathie mais plutôt le fruit de la curiosité.
La curiosité n'est friande que de détails biographiques, d'anecdotes plus ou moins piquantes, de potins, de souvenirs rares , de confidences.
la curiosité est pointilliste, elle est à l'écoute des faits divers et compose une chronique criblée de notules,elle fonde ainsi une connaissance superficielle et dérisoire;
la curiosité feuillette d'un doigt désinvolte le livre de la biographie.
ce n'est pas l'amour, c'est le détective et c'ets l'inspecteur de police qui ont affaire à des suspects et qui accumulent à leur insu des renseignements.
En vérité,la sympathie commence là où il n'y a plus de place pour la curiosité.
Et disons plus c'est la cusiosité qui barre la route à la sympathie. 
Si vous êtes curieux de moi, c'ets que vous n'avez pas de sympathie pour moi.
Si vous cherchez à glaner quelque détail scabreux , c'est que vous ne voulez pas me connaître.Oui, la curiosité s'oppose à la sympathie comme l'amateur à l'amant comme ma sélection à l'élection. L'amateur, trie, range et détaille les individus à la manière d'un collectionneur, qui classe des échantillons dans une série abstraite ou un gentre impersonnel.
L'amour par contre est indifférent aux menus détails,aux particularités matérielles,c'ets sa générosité même qui lui donne cette apparence,évasive, négligente et parfois même un peu approximative. L'amour ne sélectionne pas des caractères,il adopte la personne toute entière,par une élection massive et indivise.
L'amour ne veut rien savoir sur ce qu'il aime, c'est le centre de la personne vivante parceque cette personne est pour lui une fin en soi ipséité incomparable, mystère, unique au monde.J'imagine un amant qui aurait vécu toute sa vie auprès d'une femme, qui l'aurait aimée passionnément,qui ne lui aurait jamais rien demandé,et mourrait sans rien savoir d'elle".

( Vladimir Jankelevitch )Jankelevitch.jpg

Si j'aime autant ce texte dit Julie Marie Parmentier c'est par sa parenté avec ce que dit de l'amour, Nicolas Grimaldi, lequel disait de Vladimir Jankelevitch, qu'il est le seul homme qu'il ait admiré.
Et cette dernière phrase de Jankelevitch, Grimaldi la rapproche à sa façon de Quai des brumes,de Marcel Carné avec Jean Gabin et dit de cette histoire que personne ne doute qu'il s'agit d'une histoire d'amouret pourtant tout le monde sait qu'il s'agit seulement de l'histoire d'une nuit,qu'ils se sont aimés, mais qu'aucun des deux ne sait rien de l'autre.Et oui, c'est le grand paradoxe de l'amour,dont on s'éloigne quand on dit: "apprenons à mieux nous connaître."
Jankelevitch n'est pas de ceux qui convertissent le mariage de raison en mariage d'amour et pourtant sa théorie de l'habitude, le fait même qu'au sein de l'habitude on pourrait trouver un élément qui pourrait donner à penser qu'au fond il y aurait une émergence possible de l'amour à l'intérieur des conditions qui semblent le contredire, mais enfin il est quand même le penseur d'une différence de nature, entre l'amour et les raisons de l'amour et entre l'amour et les conditions de l'amour.Bref, il est celui qui permet de comprendre que dans "Vingt quatre heures de la vie d'une femme" de Stephan Sweig, une femme abandonne tout pour un homme qu'elle a rencontré depuis une minute.Il est celui qui peremet de comprendre ce que Nicole Kidman dit à Tom Cruise dans Eyes Wide Shut ,quand elle dit:

"J'ai vu le marin, s'il m'avait fait un clin d'oeil,s'il m'avait dit de venir, je t'aurais quitté immédiatement toi et ta fille c'est à dire la mienne".Eyes-Wide-Shut1.jpg
C'est tout l'inverse de Benjamin Constant,qui dresse la liste des avantages et des inconvénients des femmes avec qui éventuellementil pourrait se marier: celle là n'est pas très jolie mais elle est sympathique... Et c'est aussi l'inverse de Stendhal,dont la dissection de l'amour est paradoxalement est peu stendhalienne,car elle ne rend pas justice à ce que Stendhal est capable de dire de l'amour. Mais chez Stendhal,quand Julien Sorel rencontre Mme de Rênal, il a toutes les raisons de la conquérir parce-que c'est une conquête, une place forte à conquérir,dans le registre de l'ambition et puis,il y a un moment où cette conquête se convertit en amour.Il y a un moment où il tombe amoureux de la femme qu'il a séduite.Finalement les raisons disparaissent derrière un sentiment qu'il ne maitrise plus.
Au fond , que l'amour naisse de façon jésuitique,comme un enfant de la raison,ou que l'amour précède la raison et ne se donne aucune raison,dans tous les cas, le sentiment amoureux n'est pas de même nature que les raisons qu'à priori,ou à posteriori il se donne pour exister.Le premier à avoir théorisé cela, c'est Pascal,qui dans son apologie de la religion chrétienne,(les Pensées, sont une apologie de la religion chrétienne) ne démontre jamais l'existence de Dieu, il dit au mieux qu'on a tout intérêt à parier sur lui parce que l'amour ne fait pas l'objet d'une démonstration; parce l'amour n'est pas de même nature,que les lois du coeur ne sont pas celles de la raison, parce que je l'aime et parce que je l'aime c'est tout."Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas" c'est Pascal qui l'a dit et Jankelevitch ne fait qu'établir des  variations sur cette idée la.
ce qui est intéressant c'est la différence qu'il fait entre la curiosité et la sympathie parcque la curiosité est indicrète,la curiosité est littéraire au mauvais sens du terme,la curiosté recense, tient des registres,c'est Gala...(celle du journal, pas la Gala de Dali )c'est l'indiscrétion qui n'a rien à voir avec l'attention que l'on doit porter à quelqu'un. Etre attentif à quelqu'un c'est comme le narrateur de la recherche du temps perdu, il est si attentif à Albertine quand elle dort qu'il ne cherche plus à savoir si elle l'a trompé ou pas,ou à savoir quels sont ses rêves, il l'aime, il est dans l'élection massive d'un être qu'il aime, c'est un des rares moments d'amour dans la recherche du temps perdu. Pourquoi le narrateur ne regarde pas les lettres qui sont restées dans le kimono resté sur la chaise ? (un peu comme une fille pourrait laisser son portable avec ses SMS dedans.) deux écoles pour l'amant à partir de la: être curieux, être jaloux, vouloir regarder dans le téléphone portable,ou lire les lettres pour avoir le fin mot de la jalousie,ou bien refuser de savoir.Mais cette fois si ce déni de savoir se fait au nom d'un savoir supérieur,c'est pas un éloge de l'ignorance,au sens où il s'agit d'ignorer la personne, il s'agit au contraire de lui être si attentif qu'on sait s'en tenir à la surface de ce qu'elle est, on est ici superficiel par profondeur comme dirait Nietzche.C'est là qu'on aime, on aime tellement qu'on aime qu'on ne veut pas savoir ce qu'il est, ça n'est pas qui compte, il ne faut pas se connaître pour s'aimer, il s'agit de s'aimer pour éventuellement se connaître après.L'amour est le point de départ,l'amour est au commencement,l'amour n'a pas besoin de personne mais de rien.Et c'est en cela que l'amour de quelque'un se convertit souvent en amour de la vie alors que la vie n'a rien d'aimable.L'amour est irrationnel et Jankelevitch défend cette thèse la,et la sympathie est très importante ici c'est la fin de la curiosité:sentir quelqu'un , le connaître en lui touchant la main ou en lui faisant l'amour peu importe mais le connaître de cette manière la,c'ets le contraire justement de la démarche inquisitoriale de celui qui veut savoir ce qu'il en est de sa journée,ce qu'il en est de son passé,ce qu'il en sera de son avenir,et qui donc n'aime dans le meilleur des cas,que l'idée qu'il se fait de l'autre qu'il a en face de lui, lui, c'est un amant tyranique.L'amour que décrit jankelevitch est aux antipodes de cela.
L'amour, comme le dit Bergson de la philosophie, est une longue histoire de commencement.On en finit par le commencement: Jankelevitch est le meilleur interprète au XXè siècle de cette sagesse la:la sagesse des commencements, non pas une sagesse de vélléitaire, que j'ai tendance à voir chez Descartes qui annonce une science qui n'arrive pas, mais s'étonner de ce qu'on a sous les yeux,quoi qu'on ait sous les yeux et de s'étonner de savoir, c'est la sagesse des commencements qui est que l'écriture n'est jamais à la hauteur de la parole orale et en cela Jankelevitch est socratique, cest comme faire le bien, on a jamais fini de faire le bien, on a fait le mal une fois de trop.
Interview de Jankelevitch: "je suis un philosophe oral, ma philosophie est parlée, je suis un professeur,je ne suis pas un écrivain c'est très différent, je ne suis     aps un homme d'un stylo même si j'ai écrit des livres, ma profession n'est pas l'écriture. ma spécialité c'est parler, la communication orale et y renoncer c'est beaucoup pour moi".  . .quelque_part_dans_linacheve20100424.jpg  

Transcription de l'émission "le gai savoir" de Raphael Enthoven avec Julie Parmentier sur France Culture ; Dimanche 28 octobre 2012 

http://www.franceculture.fr/emission-le-gai-savoir-quelque-part-dans-l%E2%80%99inacheve-%E2%80%93-jankelevitch-2012-10-28

                                               
       
                    

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 09:03

Voilà donc le 32è Festival International de la Roque d'Anthéron bien lancé dans ce cadre magnifique du Château de Florans à quelques kilomètres d'Aix mais aussi dans divers lieux environnants aussi prestigieux que dont l'abbaye de Silvacane ou le château de  Lourmarin.

Ce qui change  cette année, ce sont  les sponsors , exit Mercédes Benz pour la marque Peugeot qui amène le soliste (pardon le maître) Nicholas Angelich jusqu'aui pied de la scène. Petite mine mal rasé et le pantalon dévissé, il rentre avec un vilaine toux d'un tournée en Australie. Il salue les amis dont René Martin. DSCF2482.JPG

Le jeune et brillant Bertrand Chamaillou ( qui remplacera Aldo Ciccolini) jouera ce soir en duo avec la maître Angelich sur le Steinway qu'il a choisi et que lui a préparé l'accordeur officiel Denijs de Winter Exit donc une fois encore le Bechstein et le Steingraeber & Söhne qui serviront aux master class ou au magazine des festivals de Stéphane Grant dans la Cour voisine de l'Ecole Victor Hugo.

Tandis que s'affairent les techniciens des équipes de France Musique et d'Arte Live Web qui a mis pas moins de 10 caméras sur le coup pour ces Nuits de la Roque, on peut observer ceux qui restent mains dans les poches ou bras croisés (et ils sont pléthore) mais dûment badgés du collier rouge de France Musique donc apriori intouchables: on reconnaît dernière ses lunettes noires A.L (ancien de France Musique justement) ou de jeunes "mignons" qui servent de groupies et accessoirement d'assistants stagaires qui jouent de leur chèche et de leurs coordonnés ton sur ton. (Le bermuda rose est très tendance..).Ils courent et virevoltent pour apporter les bouteilles d'eau ou tendre le micro aux invités de Stéphane.

Il y a à l'entrée principale l'inébranlable J.P mains sur le ventre du matin au soir qui donne les ordres et surveille son petit monde et va même jusqu'à compter les bottes de foin, orchestrer les navettes des rondes des attelages de pianos conduites par des  manutentionnaires bénévoles.Il se fendra même d'un phrase décisive à l'égard  de mon chien," vous devriez le faire piquer à son âge plutôt que de le traîner dans les festivals". Sans doute un ancien adjudant chef ou capo qui trouve là une reconversion toute trouvée au sein du CREA.

Mais revenons aux artistes, aux vrais et pas seulement les stars comme David Fray, David Kadouch, ou Claire Désert,DSCF2454.jpg c'est dans les allées du parc que l'on croise Emmanuel Strosser ou Frank Braley sur son vélo ou Anne Queffelec qui sort de son logeco climatisé.

La douce et timide Anny Hwang dont la réserve naturelle contaste avec l'exhubérance de l'arménien Vahan Mardirossian . Il y a aussi tous ces jeunes solistes en duos ou trios qui se préparent pour leur concert dans les villages environnants, ils révisent leur partition à la terrasse de chez Nanou, rue de l'église tandis que les salariés du festival , les  professeurs et solistes vont en face .

C'est le matin qu'il faut être au pied de la grande scène pour assister aux essais, accords, mises en place et derniers ajustements entre le Varsovia et les heureux élus de cette programmation 2012 . Manquent à l'appel Brigitte Engerer disparue au moins de juin ou le fidèle sdes fidèles le maître Aldo Ciccolini âgé de 81 ans et souffrant. Manquent aussi 2 violons de l'orchestre polonais  arrivés trop tard pour la répétition.

Au service de presse Adda et Aline doivent gérer les arrivées et départs en accord avec la Dir Com (Isabelle et Marie) et faire la revue de presse du matin dans les journaux locaux, nationaux et étrangers. J'ai pu observer que YB critique musical de la revue Zibenline de Marseille s'acquittait fort consciencieusement de sa tâche lors de la Nuit carte blanche au professeur Jacques Rouvier et annotait les interprétations des deux élèves du professeur à savoir David Kadouch et David Fray.DSCF2422.jpg Il s'éclipsera quand même en deuxième partie.

Parmi les festivaliers assidus depuis 30 ans, celles (âgées et fortunées) qui  ne manqueraient aucun concert et ont loué au mois dans un des rares hôtels du village, les propriétaires de gîtes et chambres de d'hôtes qui font leur plein du 23 juillet au 22 août et connaissent tous les solistes et musiciens de leur ami "René", celles qui règlent leur gestion immobilière ou leurs gardes d'enfants par téléphone.Il y a aussi les curistes du Château qui font leurs exercices de qi gong ou leur marche quotidienne sous les séquoïas tricentenaires.

On ne peut pas manquer non plus la grande famille des Martin au complet, car cette petite entreprise familiale est devenue une multinationale qui gère derrière le CREA de Nantes ,non seulement  les Folles Journées de par le monde (Bilbao, Tokyo, Prague...),DSCF2511.JPG le festival de la  Roque mais aussi  la maison de disques Mirare.

Parmi les marchands du temple associés, la librairie Dobrée, le disquaire exclusif, le photographe officiel Christophe sans oublier les services de restauration qui doivent assurer plus de 1000 couverts lors des nuits à l'entracte entre 20h et 24h.

On quittera à regret le Parc de Florans et ses eaux bruissantes qui descendent de l'Orangerie du château au son des "master class" installées sous les platanes géants dans un trio de Schubert ou de Brahms, impatients de le retrouver en 2013;  mais d'"ici là  Esther et son équipe de l'Unité documentaire musique d'ARTE  nous gratifiera  en septembre de prises de vues uniques sur la grande scène des Nuits dans des soirées Théma.         

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 08:46

Place aux "Jeunes Solistes" du Festival comme chaque matin au Corum:avec le Quatuor Aquilon le bien nommé et ses 4 jeunes femmes qui nous enchantent même si, parqués dans la Salle Einstein on applaudit un écran géant, suprême incongruité de notre époque qui abolit la présence du concert et le contact direct avec les artistes.

Le lendemain, la foule se presse pour écouter Purcell et Bach par un quatuor de violes de gambe prénommé "Sit Fast" (qui deviendra vite Slip fast ou Slim fast tant l'imposture est au rendez-vous) Hélas quatre et interminables créations contemporaines qu'il faut supporter; sans doute un hommage direct des jeunes artistes à leur professeur du CNSM qui alimente ainsi les droits d'auteurs et assomme le public.On applaudit poliment et on pense déjà au concert du soir. Même les transcriptions de Bach pour Viole ne passent pas et s'enchaînent laborieusement;. programme mal choisi donc tout comme celui du soir sur la majestueuse et conviviale Place de l'Europe de Bernstein et Gershwin où la soliste Kim Criswell Kim-Criswell.jpgparle et chante au public en américain bien sûr lequel public de se replier vers les Estivales ou de rgretter d'avoir manqué l'Ouverture des JO à Londres . Un orage providentiel met fin à ce show du frondeur Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon  qui  affronte son public a ciel ouvert avec un répertoire de comédie musicales américaines sous la baguette de Wayne Marshall. Pourquoi ne pas avoir détourné du Théâtre de la mer si proche à Sète, le duo prestigieux  Nathalie Dessay et Michel Legrand, cela aurait eu une autre "gueule" et un autre impact populaire au sens noble du terme, sinon, si les budgets d'étiolent, pourquoi pas les 24 Violons du Roi de Sir Norrington.... cmbv.jpg?  Déception évidente des familles installées là pour le tradionnel pique nique depuis 18h .Reste donc à gravir les 12 étages du Château Frêche pour découvrir l'enfilade d'Antigone et prendre de la hauteur... Là (malgré la crise...) se pressent deux cent personnes déjà croisées la veille au centre des Relations Internationales ou à la Brasserie du Corum et pour se gaver des mêmes petits fours du même mais  talentueux traiteur.Les parcours sont obligés pour s'éviter, se toiser, se jauger: ceux d'ici ( les habitués du lieu) et les "parisiens" ceux du Festival. Après avoir tenté la plancha, les bars et le patio,chacun trouve enfin sa place et minaude.

On n'y parle guère Comédie musicale de Gershwin car la Vice Présidente de la Région Collerais.jpgqui ouvre la soirée a déjà oublié le nom du Chef d'orchestre et de la soliste invitée et écorche même le prénom du Directeur de l'Opéra (lequel proteste et rappelle qu'il se nomme Jean Paul Scarpitta..)frederic_lodeon.jpg

L'ami Frédéric LODEON qui hésite entre le Champagne et le Pic Saint Loup se lamente d'un telle indigence des discours et part à l'assaut du buffet. La suite  est connue, reconnue, codée, conventionnelle mais d'habitude on parvient à se frayer une place au sein d'un petit groupe plus animé et moins guindé. De musiciens peu, des politques trop, des pique assiettes pléthore et voilà comment s'envolent nos impôts locaux pour peu de résultats en matière d'échanges artistiques et de bienfaits pour la dite Région.D'ailleurs les Conseillers ne parlent que de leur proche voyage aux JO de Londres où ils accompagneront de jeunes sportifs de Septimanie chez la perfide Albion. Tout comme on n'avait pu approcher les solistes russes au Jardin du Champ de Mars des Relations Internationales, on ne pourra approcher les solistes américains qui forment un bloc compact et inaccessible. Une conseillère ayant renversé son verre de vin sur  ses voisins, nous décidons de nous éclipser vers 2h du matin... la Place de l'Europe a déjà effacé toute trace de décor et les incontournables voitures balai de la flotte Nicolin sont en marche.... Oui, décidément ce festival profite bien , très bien, à certaines entités locales. Et oui , c'est le Sud.....

Allez , à l'année prochaine pour l'édition 2013,  monsieur le Directeur Jean Pierre Le Pavec ,JP-Le-Pavec.jpgsi vous le voulez bien et... encore merci et santé... !

Quant à nous nous prenons la route d'Orange ou nous attend l'Opéra Turandot de Puccini et de  la Roque d'Anthéron (près d'Aix) pouir de nouvelles aventures...                

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 12:40

Festival Radio france1Voilà notre Festival de Radio France Montpellier bien lancé et déjà dans sa dernière semaine... les vacanciers sont arrivés place de la Comédie et trainent leurs shorts soldés et leurs tongues de rigueur jusque dans le hall du Corum sous les yeux dédaigneux des festivaliers,et cependant l'osmose semble totale ce vendredi soir entre les Estivales de l'Esplanade qui brasse des milliers de baudauds verres à la main, les visiteurs du Musée Fabre encore étourdis par les corps et ombres du Caravage,quelques danseurs de tango amateurs,et les retardataires du Concert de 20h...

On assiste à un rodéo de patrouilles de police (municipale et nationale) qui sillonnent consciencieusement les points névralgiques autour de la Comédie, fendant la foule  hétéroclite et bigarrée pour chasser les derniers "indignés" qui squattaient un banc sous les platanes (la capitale de Septimanie tolère et dompte ses SDF mais pas de mouvement européen coordonné et structuré)  tandis que la ronde de la flotte Nicollin (vous savez la forte gueule à la crête tricolore et divinité locale....)Nicolin veille et fait du kilomètre du soir au matin dans un brouhaha peu respectueux du slogan municipal qui orne les colonnes Morice ou Decaux qui proclament :

 

"Appréciez le silence. Avec un peu moins de bruit, on s'entend beaucoup mieux." 1342001353429.jpgAh bon, on n'avait pas remarqué d'Antigone au Peyrou ce ne sont que vacarme, sirènes hurlantes et vespas pétaradantes, et même la flotte des Postes n'est pas en reste pour polluer l'univers sonore de cette ville...Madame le Maire est-elle encore là pour le constater ou dans un nouveau déplacement "officiel", pour revitaliser un des 11 jumelages de la ville ? 

Mais revenons aux Concerts il y a l'embarras du choix dans le "in" ou dans le "off". Dans le in on s'échauffe avec l'affaire Scarpitta devenue affaire nationale depuis que Marianne qui donne dans les poubelles et ragots a réglé son compte à la maire d'Aix et s'en prend cette semaine au "rififi lyrique" de l'Opéra de Montpellier. Un tract nauséabond circule officiellement, signé par l'intersyndicale CGT, CFDT,UNSA de l'Orchestre qui défend ses "grosses vaches" (sic) honteusement parquées dans la fosse d'orchestre pour les Noces de Figaro et jugées par le Directeur:  non décoratives au regard des costumes néo baroquesde Jean Paul Gaultier et des splendides décors de scène..; Sale ambiance donc et point de non retour via tracts et communiqués de presse: on évoque des "dossiers à charge" et on repense déjà à la coûteuse éviction du Surintendant précédent en Septembre dernier.

N'oublions pas que nous sommes en phase de "défrêchisation"comme le souligne Marianne.Frêche 

Une belle création de " Thérèse " du stéphanois Jules Massenet (aïeul d'Ariane, dit un critique) applaudie à juste titre malgré une astragale en déroute qui l'a obligée à chanter assise (remboursez!) . fut suivie d'un fabuleux cocktail (signé Husser)  à la Brasserie du Corum où se retrouvaient en catimini les critiques, les officiels, puis musiciens, solistes et techniciens...Déjà minuit et on hésite entre partir pour le  festival Voies Vives de Sète à 15 mn de là , ou se perdre dans les bars à la rencontre des musiciens de rue dont un formidable mime chilien qui promène ses marionnettes et les fait valser dans un tourbillon coordonné dont il est le metteur en espace (génial !)  . .

Demain Lundi ce sera Glinka au Corum et sûrement d'autres découvertes somptueuses et coûteuses, on se souvient des invitations de Ricardo Mutti , de la mondiale Philip Glass (sans compter le feu d'artifice rivalisant avec ceux de Monaco ou de Versailles). Mais qu'importe , Montpellier se donne les moyens de sa politique culturelle avec les impôts les plus élevés de France.(pas pour tous...!) 

Qui de l'Agglomération (Moure) , de la Mairie (Saurel) ou de la Région (quid ?) saura le plus dépenser ?  Les comptes sont ouverts mais la Gazette ne dit mot. peut-être que le Canard enchaîné local:" l'Agglo rieuse" osera  lever le voile. 

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 21:46

Tout bon festivalier doit savoir se lever tôt... c'est en effet dès 7h30 dans la Cour du Rectorat de Montpellier dans la rue de l'Université Rectorat.jpgque se font les rencontres les plus improbables autour du micro de Marc Voinchet sur les Matins de France Culture.On risque d'y croiser des chroniqueurs, et même un Directeur de la Station Olivier POIVRE D'ARVOR dit OPA (frère de PPDA) un regretté patron de l'AFAA que les artistes connaissent bien et Directeur aimé à Prague ou à Alexandrie.Il semble bien maîtriser sa grille des programmes et connaîtres les qualités et défauts de ses animateurs.OPA.jpg

Si on n'a pas trop festoyé du côté de la place Dyonisos (où alternent les DJ de Paris ou de LA) ou à la terrasse du Rebuffy, on pourra apprécier les passes d'armes entre Brice Couturier et Luc Boltanski que l'on retrouvera le lendemain aux XXVIIè Rencontres de Pétrarque.

Pour les plagistes invétérés assidus de Maguelonne (et j'en connais...) ils préféreront la fraicheur du soir dans la Cour Vien du Musée Fabre autour d'Aurélie Sfez qui a ciselé son intro et joue avec ses invités de sa caravane entre le Directeur du Musée Fabre venu présenter l'Expo Caravage, Mickael Abramovich Michael-Abramovich.jpg(que nous avions entendu au micro d'Arnaud Merlin sur Musique).ou le jeune et brillant violoniste Valeriy SOKOLOV,sokolov.jpg tous deux à l'aise dans leur jean pour des transcriptions de courantes ou partitas de BACH en live.Il me tarde déjà de le voir ce soir au Corum pour son récital Beethoven, Bartok (hélas) et Saint Saens.

Un chroniqueur  d'Inter, le jeune  Etechegaray,Baptiste-Etchegaray s'étourdit de son talent et présente une expo au Carré Sainte Anne, le tout entrecoupé de petits reportages bien montés.

Le rythme de croisière est trouvé mais il faut désormais courir entre l'Ecusson  où les parisiens sont en terrasse au café de l'arche place de la Canourgue, le Corum où les festivaliers espèrent une place au concerts gratuits de 12h 30 et de 18h.et désormais remonter la rue de l'Université pour accéder au Tilleul géant du Rectorat.Le personnel académique est heureusement en vacances et ne profite pas des débats sur l'avenir de la Démocratie française devant un parterre choisi de touristes et de locaux que l'on reconnaît derrière le Midi Libre.Emmanuel Laurentin mène comme toujours son débat avec élégance et les invités Laurent Bouvet de la nouvelle gauche,  du Cevifop et de Science Po devise avec son alter ego Rémi Soulié du Figaro catalogué comme "traditionnaliste" sous le regard aigïsé du sociologue des idées Luc Boltanski Luc_Boltanski.jpgabonné aux pages de Libé.et grand prix Pétrarque 2012 de Culture .

On y voit aussi tout l'aéropage de Radio France des techniciens à la bière abondante, le Dir Com tout de noir vêtu qui pavane et sourit à qui lui plaît, une administratrice qui a la lourde charge de passer le micro au public, bref, une armée de fonctionnaires dûment badgés dont le service public a le secret.

Parmi le public, des mal entendants de plus de 50 ans ("le public favori de France Culture" dit son Directeur OPA) des fidèles des Rencontres de Pétrarque (dont je suis) qui regrettent la période historique d'Alain Finkielkraut et d'Alain Gérard Slama et se plaigent de la mauvaise prononciation ou du débit trop rapide de Marc Voinchet Marc-Voinchet.jpgsans compter les fautes de français sur leur radio de référence, qui leur manque tant les jours de grève.... !

Vite, il faut déjà penser à la soirée, mais je passerai la Maîtrise de Radio France pour remonter de ruelles en placettes et croiser un musicien de vihuela venu de Guadalajara qui attend ses collègues mariachis devant le restaurant "Roule Ma poule" place Candole. Il sera évidemment dans le "off" et courra avec ses copains pousser la sérénade aux terrasses des bars du Barrio Latino au Caliente. Je m'empresse de lui recommander l'Andaluz et Félix où jouent les brésiliens et les chanteurs flamencos. mais déjà place de la Comédie s'installe un groupe de musiciens des rues aurour du piano et d'un big bang pour un programme Jazz années 30 de quoi faire fuir les nombreux SDF qui envahissent la rue de la Loge.

Retour par Antigone où je croise des parisiens et parisiennes étourdis par tant d'animations et de musiques entendues. Et si l'innomable  "Fête de la Musique" (qualifiée de fête des décibels ) n'était déjà qu'un mauvais souvenir dans cette ville qui bruisse de toute part.

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