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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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2 mai 2021 7 02 /05 /mai /2021 13:56

Il est un adage qui veut que l'amour dure 7 ans selon Beigbeder, mais pour ma part c'était plutôt 6 ans pour les contrats à l'étranger fixés par une Lettre de Mission en bon et dû forme acceptée rue La Pérouse et confirmée lors de la prise de fonction en poste à l'Ambassade ou au SCAC. Et cela pendant presque 30 ans avec des retours dans l'administration à savoir l'Académie d'origine à l'Administration centrale pour les plus chanceux avec l'indice de corps afférant.

En ce qui concerne les affectations en Amérique, en Afrique ou en Europe, il est demandé au candidat de se conformer aux us et coutumes du pays d'accueil et de pratiquer l'interculturel et l'ouverture linguistique qui va avec. On est prié de laisser derrière soi ses schémas de pensée technocratiques, religieuses ou philosophiques emmagasinées à l'ENS de Saint Cloud pour s'ouvrir à la culture de l'Autre. Ce condensé m'aura permis de diffuser quelques préceptes basés sur mes acquis à la Sorbonne3 dans un Diplôme de Didactique des Langues et des Cultures en Europe illustré par mon  vécu d'expat missionnaire (comme on disait sous la IIIè République quand fut créée la Mission Laïque pour contre balancer les Missions religieuses en Afrique au Levant et en Asie) C'est ainsi que je fus invité par les universités de Lexington (Kentucky) Santiago ( Galice) Windhoeck ( Namibie) et bien sûr nul n'est prophète, à Nantes et au Mans dans un cours de Master Pro sur les Stéréotypes interculturels dans l'apprentissage des langues en Europe.

Alors 3 ans ou 6 ans à travers le monde au gré des régimes politiques de Pompidou en 1972 à Mitterrand en 1981 puis Chirac en 1995, le temps de pratiquer les aimables partenaires locaux et de laisser sa marque éphémère dans un Institut ou Centre Culturel, dans un Projet d'appui au français , ou une Coopération éducative balbutiante, et l'heure de la retraite sonne . C'est alors que certains se refusent à décrocher et restent en local pour jouir des bienfaits du néocolonialisme ambiant au sein d'une ONG ou dans des missions d'expert européen avant que le Ministère de la Coopération puis des Affaires Etrangères enfin de l'Agence Française du Développement ne leur signifie que le jeu a assez duré.

Voilà comment après des allers retours à travers l'Europe où j'avais conservé des amitiés musicales et culturelles, je me suis retrouvé sur ce quai de Cythère à Montpellier en bordure du Lez d'où je vous écris à à présent.

En 2011, celui qu'on appelle  "l'Impérator" est encore là et vit ses derniers jours de gloire depuis son Château en l'Hôtel de Région au coeur d'Antigone  tout comme le Surintendant à la Musique qui lance ses derniers feux sur l'Orchestre National de l'Opéra de Montpellier qui ne deviendra que l'ombre de lui même avec des successeurs dont je reparlerai plus loin.

La traditionnelle grand messe des nouveaux arrivants a lieu au Corum en présence de Madame la Maire Hélène Mandroux (devenue Honoraire) entourée de son équipe socialiste. On vous remercie d'avoir choisi la Surdouée comme on l'appelait alors et on vous gratifie de discours pleins de promesses. Le globe-trotteur que je suis croit à des jours heureux dans cette capitale régionale de Septimanie où il ne connaît personne comme nombre de nouveaux arrivés regroupés par grappes autour des petits fours et du vin du Pic St Loup. 

C'est après que le "nouveau" déchante. Ou bien il intègre les centaines d'Associations subventionnées par la Municipalité ou l'Agglo présentes lors d'une Journée faste sous un soleil généreux , ou il s'inscrit à toutes les conférences de l'Université du Tiers Temps qui réunit quelques nostalgiques des architectures religieuses ou mythes grecs présents dans son quartier avec les copies de Poséidon , Diane, Vénus d'Arles et Samothrace ou bien il caracole dès tôt le matin vers la Gardiole ou la Matelle et escalade le Pic St Loup avec des trekkeurs entrainés et peu loquaces. On lui a dit qu'il ne fallait sous aucun prétexte manquer les rendez-vous incontournables sur la Culture méditerranéenne:  Cinémed , Fête du Livre et Festivals de Danses orientale ( en hommage aux migrants) ou Festival Arabesque (pour la clientèle marocaine....) Les deux premières années sont donc consacrées au terrain où personne ne se parle et où la vieille gauche radicale toise l'intrus.

Mes "acquis de l'expérience" comme on dit aujourd'hui auraient dû me pousser vers le Département FLE de l'Université Paul Valéry mais là l'accueil est mitigé et on  n'est pas trop pour le mélange intergénérationnel, chacun à sa place et mon parcours interculturel semble gêner l'entresoi. Les chorales occitanes et revival pullulent ici et n'ont pas besoin de chef de choeur en leur Maison où se côtoient tous les styles et tous les âges. Je comprends vite qu'Il faudra donc  prendre ses quartiers d'hiver ici et ses quartiers d'été ailleurs...

N'étant pas Baron de Caravète depuis 3 générations comme le nouveau Maire et Président de la nouvelle Métropole issu du sérail du grand Georges Frêche récemment décédé à son retour de Chengdu (Chine), je dois trouver des réseaux constitués mais la tâche s'avère difficile comme me l'a confié une parisienne qui a dû lutter pour pénétrer RadioAviva et le Centre Communautaire puis la Maison de la Poésie squattée par des locaux.  Bonne chance et surtout patience. Après dix ans , et deux années blanches de Covid9 où toute activité sociale est impossible, il était temps de faire le bilan.

Quand en 2020 on pense à réélire un nouveau Maire, on pense à celui qui venait de renverser la table des partis et des groupuscules du mundillo montpelliérain : mandat vécu comme un échec pour certains à cause de problèmes relationnels avec les autres Maires de l'Agglo et ses administrés. Un autre va lui aussi déclarer renverser la table et se jouer des alliances pour rétablir la socialie avec les écolos les communistes et les progressistes de tout poil. C'est à ce moment que je suis appelé pour constituer les propositions Culture avec l' outsider milliardaire syrien Mohed Altrad.

Deux mois d'intenses préparations et d'échanges fructueux avant le volte face de juillet 2020 où le candidat face à Philippe Saurel et Michael Delafosse (tous deux anciens compagnons de route et disciples de Frëche), anciens adjoints de  Mandroux à l'Urbanisme et à la Culture successivement ) aligne ses cartes et veut lui aussi renverser la table avec les Insoumis , quelques écolos, un clown animaliste Gaillard et les NoussommesMontpellier !

Cet attelage improbable ne séduit pas les montpelliérains frileux et peu enclins au changement qui lui préféreront le bon vieux socialisme radical incarné par un ancien de l'UNEF rallié depuis à Hidalgo et aux pires des Ecolos (suite à la Rencontre de Tours Aout 2020) sur un programme laîcard que je réprouve  tant il est à double tranchant. Voir une adjointe à l'Education et une adjointe aux Cultes s'afficher à la rupture du Jeûne de Ramadan à la Mosquée Averroes est un mauvais signe envoyé aux militants socialistes et athées.

Mais puisque les réseaux sociaux semblent faire la loi face à une presse locale inféodée à la famille Baylet (radical socialiste et peut-être SFIO depuis 3 générations) je m'efforce de suivre les fils d'actu tant de l'AggloRieuse, de LengadOc, du MidiLibre et de la Gazette sans oublier des blogs comme Lokko.fr ou LePoingMontpellier ayant depuis longtemps fui les radios locales comme RadioAviva communautariste et associative, très éloignée de l'esprit des RadioLibres.

Une place à part doit être faite à l'initiative du Blog de Montpellier Histoire et Patrimoine tenu de main de maître par Fabrice Bertrand grand spécialiste et passionné de l'histoire locale qui nous abreuve d'anecdotes, d'archives, de reportages et de sorties de terrain à travers une ville rêvée, idéalisée dont on admire les vestiges.

Elle est ce que l'Histoire a faite et sublimée par le visionnaire Georges Frêche et son architecte urbaniste catalan Ricardo Boffil. Les commentaires du Blog sont assez éloquents, tous laudatifs et émerveillés par la connaissance de son animateur, ils reflètent la mémoire des habitants du cru et la curiosité des autres qui se sont greffés peu à peu sans forcément s'y intégrer. Il est déconseillé depuis un an de critiquer la politique en cours et les sujets qui touchent au programme du Maire Président sont résolument censurés depuis que Fabrice est rentré dans l'équipe municipale.

Qui s'y frotte s'y pique .  Quelle indépendance perdue !

On peut espérer que la reprise des activités culturelles dès cet été 2021 redonnera un semblant de lustre à cette ville endormie. Personne ne remplacera le tandem Frëche/Koering lorsque je découvris avec France Musique les Concerts et MasterClasses d'Aldo Ciccolini  au Corum et France Culture avec les Rencontres de Pétrarque de Finkielkraut. En qualité d'Agent artistique depuis 10 ans, aucun musicien n'a pu pénétrer la camarilla de l'Orchestre Opéra (National, excusez du peu...) jalousement gardé par la Duègne de Lorraine qui a totalement épousé la politique municipale et régionale et surtout ses subventions et prodigalités pour un maigre résultat il faut l'avouer. la Cour Régionale des Comptes a pointé les dysfonctionnements amenant la Municipalité a nommer un ancien Préfet au Conseil d'Administration pour éviter les dérives et dépassements....C'est dire... Depuis, omerta sur le Corum, on ne communique plus et la presse est priée de se taire.

Toulouse offre d'autres perspectives du côté du Capitole et les rencontres annuelles à Aix (Accord Majeur) , Berlin (Fevis) ou Paris (FranceFestivals) n'évoquent que rarement les Artistes en résidence à l'OONM comme les Ombres, Hervé Niquet, Nathalie Stuzmann et l'avenir du recrutement par tirage au sort (sic) n'annonce rien de bon . Attendons donc patiemment qu'un nouveau Directeur artistique et Chef accepte de se soumettre aux dictats de la CGT du spectacle toute puissante et à ses vetos administratifs . Dans le milieu,  les caprices des musiciens fonctionnaires choyés depuis des années par la Région et la Métropole ont fini par lasser Koering et Scarpitta . Les regards se tournent vers d'autres Orchestre Nationaux plus novateurs.

Le Festival de Radio France que je suis depuis plus de dix ans a su donner, grâce au carnet d'adresse de René Koering un éclat et une visibilité artistique tant à son orchestre qu'à toute la région , depuis son éviction et celle de son successeur, on  n'assiste à une programmation de potes et de réseaux autour d'une camarilla secrète qui gère des budgets publics dans la plus grande opacité , le tout dilué dans un saupoudrage régional sur les villages d'Occitanie (100 000 spectateurs en 2018 affiche sa Com) comme le pratique René Martin (qui bénéficie de son aura de la Folle Journée contrairement à JP.Rousseau)  avec le Festival de La Roque d'Anthéron qui irrigue la vallée du Rhône et l'agglomération de Marseille. On est ravi de retrouver la famille Capuçon et les artistes préférés de JP Rousseau mais quid des manifestations populaires Place de l'Europe ou Place Rose. Voilà un an que dans le plus grand secret on gère la pénurie sans grands moyens mais surtout sans grande inventivité comparativement à ce qui se fait ailleurs et les exemples sont nombreux de spectacles de qualité qui ont su innover dans des lieux et des conditions difficiles. Quels liens subsistent entre ce Festival et la Maison mère Radio France (Sibyl Veil)  et France Musique ( (Marc Voinchet) ?

C'est là que j'ai eu à  m'interroger sur la succession des adjoints à la culture tant à la Ville qu'à la Métropole depuis dix ans et à interroger le Conseil Régional d'Occitanie sur l'utilisation qui est faite des deniers publics entre Arabesque, Moco, TohuBohu, ZAT et Tropismes. La nomination des copains Régis Penalva et Numa Hamboursin s'est faite dans le plus grand secret contre l'avis des étudiants aux Beaux Arts comme l'éviction de Nicolas Bourriaud pour un maigre et contesté bilan au MOCO qui veut dire ceci dit en passant  morve en espagnol ).

Qu'importe...La presse locale relaie mais ne commente pas, à part l'Agglorieuse et le site Lokko.fr qui m'ont parfois aidé à démêler le vrai du faux dans ce marigot d'immondices que charrient les réseaux sociaux.

Le statut de témoin dans cette vie municipale et métropolitaine m'amène à un repli comme pour beaucoup,de montpelliérains, certains privés de leur Agora des Savoirs, d'autres de leur (très chère) Université du Tiers Temps , d'autres de leur Chorale de quartier, que sais-je encore.

Il faut avouer que sur ces dix ans , si les rencontres ne sont pas aussi riches qu'à Paris ou en période de Festivals, j'ai pu croiser et échanger avec nombre de figures de l'intelligentsia parisienne dans les rencontres de la Librairie Sauramps ou du Musée Fabre ; au hasard Eric E Schmitt Maffesoli, Juge Bruguiere, Onfray,  (avant qu'elles ne deviennent confidentielles et sans intérêt car trop politiquement orientées par l'idéologie dominante) Les Rencontres annuelles de la Comédie furent un grand moment d'échanges sur l'actualité culturelle avec JF Khan, E.Todd, Philippe Meyer, Abdelwahab Meddeb etc... On peut craindre le pire à un an des présidentielles dans le climat délétère qui enveloppe le confusianisme local des Rencontres de Pétrarque savamment orchestrées par les censeurs de "l'esprit d'ouverture" de France Culture à la mode Sandrine Treiner Sibyl Veil (toutes deux macronistes), dans les Jardins du Rectorat, et ce, sur fond de Françafrique !

Où sont les "référents" de quartier justement chargés de mettre en oeuvre cette "démocratie participative" dont les trois candidats de 2020 se gaussaient ? En fait de démocratie participative, le citoyen importé subit chaque jour les tweets du Maire Président , l'un sur sa Charte, l'autre sur les Migrants naufragés, un autre sur son ralliement à Anne Hidalgo ou à Eric Ciotti . Il n'est que de suivre son fil quotidien pour mesurer du manque d'ambition et d'engagements que le Sommet franco-africain  qui doit se tenir en Juillet 2021 ( en plein FestivalRF, tiens tiens...) mettra un peu plus en lumière aux yeux du monde lors de la venue des chefs d'Etats africains autour du gouvernement au complet. La mise en scène des "petits Pierre" à la Paillade n'était qu'une répétition de cette dérive républicaine à base de clientélisme et de laisser faire sur coups de menton sécuritaires de l"Adjoint préposé.

L'engagement me direz vous ? Après dix ans de tentatives d'intégrer les forces vives de cette ville tant vantée par Dame Mandroux en 2011, que reste-il ? Un sentiment de lassitude où l'on est convoqué à des défilés folkoriques de la Saint Roch ou à des festivals antillais , marathons et tohubohus , entre rap et street art , finalement quelle différence avec le mandat de Saurel ? L Assemblée des nouveaux arrivants 2021 aura bien lieu au Corum et le Maire Président vantera son année , ses grands chantiers immobiliers, son nouveau stade,son Parc Montcalm et ses pistes cyclables et ses 500 followers applaudiront sur les réseaux sociaux de l'oiseau bleu : "Bravo Michael , enfin le Maire qu'on attendait ! ".

Pour ma part je pense que depuis 10 ans, Montpellier a les élus (pardon camarades) qu'elle mérite.

 

 

 

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