Il est difficile de se procurer le courrier à l’origine du remue-ménage qui agite, tant d’un côté que de l’autre, la mairie et l’association Coeur de livres. Mais l’information est confirmée par l’adjoint à la culture : Etienne Cunéant, le président de l’association qui assure la co-programmation de la Comédie du livre depuis 2011, vient de démissionner. La raison de ce mouvement d’humeur semble être un conflit entre les deux entités concernant la liberté d’action de chacun.
Dans le cadre de sa mission de co-programmation, l’association représente les douze libraires indépendants de Montpellier, dont le géant Sauramps. L’association joue donc le rôle d’interface entre la mairie et les libraires.
L’annonce il y a quelques temps, par Hélène Mandroux, d’inviter les pays du Maghreb, déplaît doublement à Coeur de livres. Etienne Cunéant, dans son courrier adressé au maire, fait part de possibles dérives politiques dans ce choix, comme le relatait Midi Libre d’hier : « Elle [la programmation, ndlr] intervient sur trois pays qui n’ont pas la même stabilité puisque la Tunisie n’a pas de Constitution à l’heure actuelle et son devenir, s’il est encourageant pour les uns, est jugé plus qu’incertain par d’autres. »
Autre point d’achoppement dans le choix de la Ville, selon Etienne Cunéant, la période : « A un an des élections municipales, le choix des pays invités peut être interprété comme politique. La vocation strictement littéraire de notre association ne peut donc y souscrire, précisément pour 2013 ! »
Manque de concertation pour les uns, situation normale pour les autres, Philippe Saurel, l’adjoint à la culture répond que depuis que la Comédie du livre invite des pays étrangers, « c’est toujours la Ville qui les a choisis. » Et d’ajouter « qu’au delà du rôle d’interface joué par Coeur de livres, il est normal que ce soit la Ville qui choisisse, puisque c’est elle finance la manifestation. »
Un nouveau coup de Trafalgar pour Coeur de livres qui avait été accusée, en avril dernier, de favoriser le monopole de Sauramps dans l’accueil des pays invités.
L’adjoint à la culture semble vouloir mettre bon ordre à cette situation et s’interroge sur le manque de représentant élu dans le bureau de l’association, « comme c’est le cas pour toutes celles qui travaillent pour une collectivité : Montpellier danse, Radio France ou encore l’Orchestre national de Montpellier. »