Economie en questions de Dominique Rousset France Culture
Mondialisation et action publique/ 18.02.2012 - 11:00
Raouf Boucekkine, économiste (passé à l'anglophone mais issu d'une université francophone belge !!!!!)
David Thesmar
Philippe Martin
Nicolas Baverez, historien et économiste
Olivier Pastré, professeur d'économie à Paris VIII
1er sujet :
A l'occasion du lancement vendredi 17 février 2012 de l'Ecole d'Economie d'Aix-Marseille (pôle d'excellence "Mondialisation et action
publique") : pauvreté, inégalité et action publique dans les pays en développement...
Ce même vendredi, PSE :Ecole d'Economie de Paris, pompeusement baptisée : "Paris School of Economics" fêtait son 5è
anniversaire...
Nous aurons donc tout le loisir de commenter le travail et les choix de ces nouvelles écoles d'économie, il y en a d'autres et je fais confiance à mes invités pour
nous les signaler (Il n'y aura pas de place pour la concurrence des Universités francophones NDLR) ;
Dans le paysage français et mondial quelle place elles tiennent justement dans ce paysage international ?
Rappel par Olivier Pastré :
Au début il y avait les les pays du Tiers Monde où le terme a été forgé par Alfred SAUVY en 1952 puis popularisé par
Georges Balandier à travers les cahiers de l'INED à partir de 1956. On a à tort désigné par tiers Monde tiout ce qui n'est ni capitaliste ou socialiste,or quand on lit les articles d'Alfred Sauvy
de 1952 comparait cela au Tiers Etat.
Puis après on a eu un 2è concept dans les années 60-70, celui de Pays sous développés,c'est concept bien
FMI bien Banque mondiale et bien fataliste ,ces pays étaient sous développés et ils allaient le rester.
Heureusement le FMI et la Banque mondiale ont réfléchi et dans les années 70-80, on a utilisé le terme pays en
développement,pour positiver le concept. Voilà pour les concepts fondateurs, il y anesuite les concepts dérivés,dont les principaux sont les PMA :les pays les moins avancés,concept crée par l'ONU
en 1971 avec 3 critères, un PIB par habitant inférieur à 900$, un retard en matière de développement humain,une vulnérabilité économique, ce qui concerne aujourd'hui 48 pays considérés comme pays
moins avancés,(25 en 1971)
2ème sous concept , les PPTE : pays pauvres très endettés,créé en 1987 par le FMI et la Banque Mondiale,
43 payus , les 3/4 dans l'Afrique sub-saharienne, 60 Milliards de dettes qui devaient être annulées, sous réserve que ces pays mettent en oeuvre eds réformes qui aillent dans le sens,du
développement humain;
Enfin dernier concept, les NPI nouveaux pays émergeants, les dragons d'Asie qui ont réussi : Corée du Sud, Taïwan,
Singapour,les Tigres, Malaisie, Singapour, et Thailande,et les Jaguars, Mexique, Chili,Colombie, on appelle cela maintenant les pays émergents, preuve qu'il y a plus d'imagination dans les
concepts que dans la gestion des crises au FMI et à la Banque Mondiale.
En direct d'Aix: Raouf Boucekkine, économiste, professeur à l'Université de Louvain(Belgique) et directeur scientifique de l'Ecole d'Aix Marseille;
par studio interposé.
A M S E est le sigle anglophone: "Aix Marseille school of economics" c'est aussi le choix de
P S E : Paris School of Economics, pour mentionner au passage peut-être pour ceux qui ne le savent pas que les cours
sont dispensés à Paris à plus de 90% entièrement en anglais,c'est un choix qui a été fait maintenant il y a trois ans, et qui est tout à fait apprécié des étudiants français bien sûr
et qui contribue à attirer aussi les étrangers...
DR: C'est une première remarque, Raouf Boucekkine, vous avez pris la même décision ?
"Oui en tout cas, une grande partie de nos cours, au moment où je vous parle peut-être pas 90%,en tout cas à partir des Masters, les cours sont en anglais.
C'est une conséquence de la Mondialisation".
"Ce n'est peut-être pas la plus sympathique..." fait observer Olivier Pastré.
"On peut en discuter, il s'agit d'une certaine manière de s'adapter à la concurrence, il y a évidemment aussi l'idée d'accueillir de plus en plus d'étudiants
étrangers,beaucoup d'entre eux ne parlent pas français,c'est une façon aussi d'être hospitalier" note Raouf Boucekkine.
"Et cela marche" conclut Dominique Rousset.