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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 14:37

La situation en Grèce :
Dimanche dernier, le Parlement grec a voté un nouveau plan d’austérité. Adopté par une large majorité (199 voix pour, 74 contre et 27 abstentions), il prévoit de nombreuses coupes dans les budgets sociaux, notamment, la diminution du salaire minimum, qui passerait de 750 à 586 € bruts. Ce plan se traduit également par le licenciement d’ici au mois d’avril 2012 de 15.000 fonctionnaires, mis en attendant en « réserve » et rémunérés à 60 % de leur salaire. La baisse des investissements publics devrait permettre à l’Etat d’épargner environ 400 millions d’euros, auxquels s’ajouteraient environ 300 millions amputés du budget de la défense. Une nouvelle vague de privatisations rapporterait 4,5 milliards d’euros tandis que la diminution des pensions de retraites complémentaires, le déremboursement de certains médicaments ainsi que l’augmentation des impôts et taxes devraient aider la Grèce à équilibrer ses comptes. Le secteur public n’est pas le seul touché par ce nouveau plan d’austérité. Les entreprises privées auprès desquelles l’Etat a contracté des dettes sont sommées de faire disparaître 70 % du montant de leurs créances, soit environs 100 milliards d’euros. L’adoption de ce plan devrait permettre le versement par l’Union européenne d’une aide supplémentaire de 130 milliards d’euros. Si l’abandon de 100 milliards d’euros d’obligations par les créanciers privés a été acté, l’Union a décidé de reporter à demain l’accord final. Le 20 mars, la Grèce devra rembourser 14,5 milliards d’euros. Jeudi, le président de la BCE Mario Draghi a laissé entendre que l’institution pourrait accepter de renoncer à ses plus-values sur les obligations grecques. « Si la BCE redistribue une partie de ses profits aux Etats membres […], il ne s'agit pas de financement monétaire » des Etats, a-t-il argumenté.

En marge du vote au Parlement, des manifestations de protestation au plan de rigueur ont réuni entre 100.000 et 200.000 personnes aux abords de la place Syntagma à Athènes. Elles ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Six ministres du gouvernement de Lukas Papademos, deux socialistes membres du Pasok et quatre membres du parti d’extrême droite le LAOS, ont présenté leur démission entre le 10 et le 13 février. Le premier ministre a annoncé lundi la tenue d’élections législatives anticipées en avril prochain.

Dimanche dernier, le ministre allemand des finances Wolfgang Schäuble déclarait dans un entretien publié dans le journal Welt am Sonntag : « Il est important de dire [que la Grèce] ne peut être un puits sans fond. C’est pourquoi les Grecs vont finalement devoir obstruer ce puits. ». Mercredi, le président grec Carolos Papoulias affirmait : « Je n’accepte pas que mon pays soit raillé par Wolfgang Schäuble ». Evangelos Venizelos, le ministre des finances, analysait quant à lui : « Il faut dire la vérité au peuple grec : il y a plusieurs pays [de la zone euro] qui ne veulent plus de nous. Et il faut les convaincre. […] Le pays se trouve sur le fil du rasoir ». Mercredi, au cours d’un débat au Parlement européen réuni en session à Strasbourg, le député européen Daniel Cohn-Bendit a dénoncé les « talibans néolibéraux qui règnent en Europe » et imposent une « décroissance brutale à la Grèce que personne ne pourrait vivre ». Mario Monti, le président du Conseil italien, s’est quant à lui ému de « la dureté avec laquelle la Grèce est traitée. »

Le chômage atteignait en novembre 2011 20,1% de la population grecque. La croissance reculait au dernier trimestre de deux points, pour atteindre -7%. Le montant du P.I.B. a chuté de 5,5 % l’an passé, le pays étant en récession depuis cinq années consécutives.

Intervention de JL Bourlanges de l'IEP de Paris dans l'Esprit Public sur France Culture le 19 février 2012
 
"Nous avons actuellement en France et dans le reste de l'Europe deux débats sur la Grèce,un débat qui monte de plus en plus fortement qui est un débat sur le caractère moral ou immoral qu'on réserverait à ce pays,et un débat à caractère économique et intellectuel sur ce qu'il convient de faire pour résoudre le problème.
Sur le premier, je suis à contre courant de ceux qui pensent que nous sommes vraiment coupables de ce qui se passe en Grèce,ce n'est pas vrai; je comprends très bien la souffrance du peuple grec,je crois que c'est très difficile de vivre ce que les Grecs vivent,le sentiment de l'injustice est très répandu,mais la cause n'est pas chez nous,elle est chez eux;
La cause, c'est un système politique oligarchique,corrompu, incompétent, une utilisation abusive de libéralités qui avaient été mises à la disposition des Grecs , très abondantes,par l'Europe, un trafic des statistiques,une politique vraiment laxiste: J Cl. Trichet citait l'autre jour,un chiffre connu, public,les salaires dans la Fonction Publique ont progressé au cours des dix dernières années,en valeur brute de 20% en Allemagne, de 35% en  France et en moyenne de la zone euro,de 117% en Grèce.

Quand on est en monnaie unique, c'est évident que ce genre de progression a des conséquences.

Je crois que nous avons en Grèce, une armée pléthorique,une administration inexistante,des impôts imaginaires, un clergé obscurantiste et richissime,des armateurs qui fraudent le fisc de toutes les manières, une société qui n'existe pas sous une forme publique,tout cela est vrai et je dois dire que je ne trouve pas que nous soyons coupables pour l'instant, les prêts qui ont été consentis à la Grèce par le secteur privé,on consent qu'ils soient emputés de 50%.
Ensuite, personne n'empêche les Grecs de sortir de la zone euro, c'est leur choix,leur décision, simplement s'ils ne le font pas ,et je comprends qu'ils ne le fassent pas, c'est qu'ils estiment que les  sacrifices seraient plus élevés encore.
Alors sur la solution, alors là je suis très critique: l'Allemagne est le cocher de l'Europe sur cette affaire,car je crois qu'elles sont dans le déni de réalité.On ne fait pas marcher un âne mort.La Grèce ne paiera pas, c'est dit, elle ne peut pas payer, elle n'a aps les structures sociales, administratives,politiques, on peut faire semblant du contraire,on peut payer son addition en disant vous allez faire tes tas d'efforts, on peut rédiger des textes incroyablement stupides d'ailleurs,comme celui de la troïka où on dit dans les 2 mois, vous devez faire ci vous devez faire ça, ça ne marchera pas, donc,Strauss-Kahn que je trouve meilleur en vie publique qu'en vie privée,avait raison de dire, il fait prendre sa perte,et tant qu'on n'aura pas commencé par ça,on ne résoufdra pas le problème ensuite effectivementquand ion aura accepté ça, c'est aux Grecs de savoir,si, une fois qu'on les aura allégés de leur dette,il sessaient de repartir dans la zone euro ou jhors de la zone euro, c'est un second choix, mais pour nous le premier choix c'est de renoncer à des créances d'une manière ou d'une autre qui techniquement nous ne recouvreront pas. " 

Jean-Louis BOURLANGES, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
Relire le texte d'Edmond ABOUT , La Grèce contemporaine (1854 - réédition : L’Harmattan, 2000)  

Texte intégral           Extrait sur les finances

 

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