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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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13 septembre 2015 7 13 /09 /septembre /2015 17:36

Du jus, du jeûne, du jeune
dimanche 13 septembre 2015 12:20
durée : 00:29:43 - ON NE PARLE PAS LA BOUCHE PLEINE - par : Alain Kruger - Le best seller, le charme discret de l'intestin, de Giulia Enders a inspiré la naturopathe Céleste Candido.Elle nous offre pour la rentrée une petite cure de détox. À base de fruits et de légumes, le cuit et le pas trop cuit dans une ambiance sans stress. - invités : Céleste Candido - Céleste Candido, naturopathe - réalisé par : Anne Franchini

A table avec Celeste CANDIDO (Portugal) naturopathe née en Angola, d'origine portugaise, a vécu au Brésil et s'exprime en français. Comment parler à notre cerveau émotionnel, l’intestin par le jeûne et le bien manger.
J'ai commencé à jeûner un jour parce que je mangeais trop comme beaucoup de personnes; j'avais pas mal de symptômes et quand j'étais a jeun j'allais mieux et j'ai donc décidé de faire l'expérience et de ne pas manger un week-end.
Je me suis enfermée chez moi et j'ai pris des jus, un peu de thé et ça s'est très bien passé.
C'est une décision en moi de l'ordre du ressenti, comme une voix qui me dit :"Aujourd'hui arrête de manger. Tu as trop mangé".
Le best seller chez Acte Sud: "le charme discret de l'intestin" semble parler à tout le onde. Cet intestin on ne l'écoute pas assez ?
- J'aurais adoré écrire ce livre parce que ça fait plus de 15 ans que je m'intéresse à l'intestin.Cette partie de notre corps c'est le siège de nos émotions car l'équilibre de cet intestin nous amène au bonheur. On ne peut pas être dans l'attitude d'accueillir, de recevoir,de donner si l'intestin ne va pas bien, donc c'est essentiel.
- alors comment s'adresser à cet intestin, dans quelle langue faut-il lui parler ?
- Il faut être gentil et d'abord lui donner de bonnes choses: beaucoup de fruits, de légumes, de bonne graines, de bonnes huiles. Il faut l'aimer, le masser, lui dire que j'ai un très joli ventre, il va vous donner beaucoup en retour.
D'un point de vue pratique, il y a des choses qu'il ne faut pas mélanger, et des aliments qu'il faut supprimer de notre alimentation.
les aliments raffinés et le mauvais côté du raffinage qui va rendre les aliments non assimilables par les intestins. Nous sommes programmés pour digérer ce que la nature donne.Les transformations comme le raffinage vont enlever une partie de ces aliments, et nous n'auront plus la reconnaissance pour les digérer.Nous avons des enzymes digestifs, et ceux là ont une mémoire, un programme qui va avec un aliment complet d'origine. Si ce dernier est trop transformé,c'est très compliqué pour nous de le traiter.
Le aliments sont constitués de deux parties: de l'acide et du basique.Quand enlève la partie basique , c'est ce qu'on fait avec le raffinage,il n'y a plus que de l'acide qui va arriver.
Cet acide dans notre corps va demander du basifiant,que l'on va trouver dans les légumes ,à condition d'en manger beaucoup,et crus de préférence et aussi dans les fruits et dans notre réserve osseuse. Le résultat est que nous allons nous décalcifier.Perte du calcium et développement de maladies métaboliques et ces dernières correspondent à 70% de nos maux, c'est énorme et c'est quelque chose que l'on peut résoudre avec une meilleure alimentation.
L'aliment n'est pas tout, le mental également l'intestin est sensible aux deux. Quand nous avons un état de stress important, et qu'on le maltraite en plus avec une mauvaise alimentation, les résultats vont être désastreux.Il faut donc avoir une attitude responsable dans la consommation: les informations sont là, on en parle beaucoup à présent.
La dépendance affective avec les aliments.Bien sûr que l'aliment est affectif, on va contenter le bébé avec quelque chose de sucré sur le doigt, il est programmé pour ça il adore le sucre. Puis avec des gâteaux en guise de câlins. Or il n'y a pas d'arbre à bonbons, pas d'arbres à gâteaux dans la nature.
Les produits raffinés ce sont des sucres concentrés qui arrivent en masse dans notre corps et qui vont avoir une infuence sur la glycémie dans le sang.On a vu ce que donnait le modèle alimentaire américain (hamburger, sodas, glaces) qui désormais arrive en France. Même si les produits de l'agroaimentaire sont déguisés sous le masque du bio, du faux bio ou du vert.
Il y a des moments dans la journée où l'on a plus faim que d'autres à 12h à 17h et la pub est là pour vous solliciter et vous inciter à manger encore plus. Comment déplacer ce petit Plaisir immédiat du chocolat des bonbons.
Toutes les farines raffinées à base de blé servent à faire des flocons, puis des pâtisseries, des céréales,le pire ce sont les biscuits à bas de farines raffinées à T55 ou T45. (jusqu'à T160) Plus le taux est bas plus l'aliment est raffiné. Uniquement lisible sur les paquets de farines ou de biscuits dans l'épicerie bio !
On n'est pas encore arrivé à un stade critique suffisant pour faire mettre par les industriels, la qualité du produit qui est dedans. La composition est obligatoire mais on ne parle pas du raffinage.On commence à parler des huiles hydrogénées car c'est un facteur important de prise de poids et donc la mention est obligatoire.
Chanson caribéenne: diabète d'amour et cholestérol:(symptômes: la vue qui baisse, les reins qui dysfonctionnent car le sucre a pour effet de boucher les vaisseaux les plus petits de notre corps qui sont ceux des yeux et ceux ds reins, c'est déjà trop tard quand on arrive à ce stade là).
Alors que faire ?
Essayons de consommer des produits complets . pas de frustration et donc pas de régime.Pour une alimentation équilibrée, variée, fraîche du matin au soir. Cuisiner au maximum: manger moins de biscuits mais faites de gâteaux à la maison comme grand mère ou tantine autrefois.
Faire la cuisine ensemble et partager mais avec des produits sains:
Salades de fruits pommes et raisins le matin et surtout au goûter .
Essayez la cure uvale: manger uniquement du raisin pendant quelques jours et pour ceux qui prennent la grande décision, une semaine complète.Le sang va éliminer ses déchets.
Melon et pastèque se consomment seuls et ne se mélangent pas jamais avec le jambon.
Après un repas de riz et de pâtes donc d'amidon, on peu consommer de la pomme dans tous ses états au four, en compote ou crue.
Si on a fait un repas plutôt protéiné: du poisson, de la viande,là c'est plutôt l'ananas, ou la papaye qui ont des enzymes qui vont aider à digérer les protéines... Dans certains pays d’Amérique latine quand la viande n'est pas très tendre, on la fait mariner avec la papaye pour la faire en brochette ensuite elle devient très tendre parce qu’elle est prédigérée.
Fruits à privilégier; la pomme, le raisin, l'ananas, la papaye,les fruits rouges, les canneberge (cranberry)
Les antioxydants colorés sont les fruits de la beauté qui font rajeunir ou empêcher de vieillir! les baies rouges, le citron,les fruits tropicaux, la noix de Ginkgo biloba http://tous-les-fruits.com/index-fruits-exotiques.html
"Pour mieux manger, il faut alcaliniser son terrain": c'est l'équilibre acides/bases. Dans la vie, tout est question d'équilibre. L'être humain est comme la terre, nous sommes composés de 30% de solides, 70% de liquides.Ces liquides qui sont constitués essentiellement par le sang, la lymphe et le liquide rachidien,sont nos gros fleuves intérieurs. Ils vont véhiculer tous les nutriments mais aussi les déchets.
Ce qui va permettre les bons échanges c'est le "Ph": (on connaît le Ph de la peau, de l'eau), nous notre Ph idéal est entre 7.34 et 7.43. Sur le pipi du matin on va voir l'acide qu'on a éliminé. Il faut faire des prises de sang pour aller plus profondément et maintenant il y a des prises de sang spéciales avec la "CRP" qui permet de mesurer le taux d'acidité dans l'organisme.
Si un homme sage est un homme qui a un bon intestin, quels sont les conseils à donner ?
Les jus de légumes sont un vrai élixir de jeunesse et de santé qui vont organiser le terrain, sont antioxydants,qui vont apporter un bon équilibre pour la glycémie: il faut un petit extracteur de légumes.
Le matin: citron, pomme, gingembre et carottes.
Autre combinaison excellente avec la betterave (excellente pour le sang) citron, gingembre,céleri,pommes, carottes.
Autre pôle important: le sport pour faire respirer l'organisme pour que toutes ces fonctions se fassent bien.
Règle de trois:
"On peut vivre trois mois sans manger,on peut vivre trois jours sans boire et trois minutes sans respirer.
A réécouter ici en podcast : http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11901-13.09.2015-ITEMA_20795443-0.mp3

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 15:50
Hommage à Abdelwahab Meddeb

Hommage à Abdelwahab Meddeb
par Philippe Garbit
avec
Hind Meddeb, sa fille
Marie-José Mondzain, philosophe
Michel Deguy, poète

(nuit du 26 au 27 décembre 2014)

Création Radiophonique | Histoire | Radio | Abdelwahab Meddeb | Hind Meddeb | Michel Deguy | Marie-José Mondzain | Françoise Atlan | André Azoulay | Alb
erto Ruy-Sánchez | Michel Boivin | Fethi Benslama





Abdelwahab Meddeb

Quote by France Culture - Disparition d'Abdelwahab Meddeb

Abdelwahab Meddeb, le producteur de Cultures d'Islam, s'est éteint dans la nuit du 5 au 6 novembre 2014
Les Nuits de France Culture lui rendent hommage en proposant un choix d'émissions dont il avait été sur France Culture l'invité ou le produc
teur.

Abdelwahab Meddeb, était producteur depuis 1997, sur France Culture et animait tous les vendredis l'émission " Cultures d'Islam ".
Entre tradition et modernité, il y décortiquait et interrogeait les enjeux de civilisation de notre temps, en mettant en regard l'Orient et l'Occident, l'Islam et l'Europe.

Passionné de littérature française, Abdelwahab Meddeb entame des études de Lettres et d'Histoire de l'Art à l'université de la Sorbonne (Paris IV) en 1967.

Depuis 1970, il était romancier, essayiste, scénariste, traducteur et poète.

Abdelwahab Meddeb a été directeur éditorial des Editions Sindbad pendant plus de 13 ans (1974 - 1987).
En tant que tel, il a aidé à faire connaître les grands classiques du soufisme (Ibn'Arabi, Hallâj, Rûmî etc.) et les plus saillants des auteurs arabes contemporains (Tayeb Salih, Naguib Mahfouz, Sonallah Ibrahim, Adonis, etc...).

Il dirigeait aussi la revue internationale et transdisciplinaire "Dédale".

Quote by 01 sur 09 - Entretien - 1 de 3 - Deguy M - Montzain M-J - Meddeb H.mp3

00:00 - 00:26

Nuit spéciale : Hommage à Abdelwahab Meddeb

Entretien 1/3 Avec Michel Deguy, Marie-José Mondzain et Hind Meddeb

Par Philippe Garbit

Réal
isation Virginie Mourthé

1ère diffusion : 27/12/2014

Quote by 02 sur 09 - Petite fabrique du bonheur.mp3

00:26 - 01:21

La petite fabrique du bonheur - Abdelwahab Meddeb

Par Francesca Piolot

Avec Abdelwahab Meddeb

Réalis
ation Isabelle Jeanneret

1ère diffusion : 04/08/1993

Quote by 03 sur 09 - Essaouira - Passion partagee - 1 de 2 - Villes mondes.mp3

01:21 - 02:21

Villes mondes - Essaouira, passion partagée 1/2

Par Abdelwahab Meddeb

Avec André Azoulay, Françoise Atlan, Alberto Ruy-Sanchez et Blandine Molinier

Réa
lisation François Caunac

1ère diffusion : 09/06/2013

Quote by 04 sur 09 - Qalandars dans la vallee de l Indus - Culture d Islam.mp3

02:21 - 03:21

Culture d'Islam - Les Qalandars dans la vallée de l'Indus

Par Abdelwahab Meddeb

Avec Michel Boivin

Réa
lisation François Caunac

1ère diffusion : 11/01/2013

Quote by 05 sur 09 - Entretien - 2 de 3 - Deguy M - Montzain M-J - Meddeb H.mp3

03:21 - 03:44

Nuit spéciale : Hommage à Abdelwahab Meddeb

Entretien 2/3 Avec Michel Deguy, Marie-José Mondzain et Hind Meddeb

Par Philippe Garbit

Réal
isation Virginie Mourthé

1ère diffusion : 27/12/2014

Quote by 06 sur 09 - Essaouira - Passion partagee - 2 de 2 - Villes mondes.mp3

03:44 - 04:44

Villes mondes - Essaouira, passion partagée 2/2

Par Abdelwahab Meddeb

Avec André Azoulay, Françoise Atlan, Alberto Ruy-Sanchez et Blandine Molinier

Réa
lisation François Caunac

1ère diffusion : 16/06/2013

Quote by 07 sur 09 - Repliques - Printemps Arabe - Hiver islamiste.mp3

04:44 - 05:39

Répliques - Printemps Arabe, hiver islamiste ?

Par Alain Finkielkraut

Avec Fethi Benslama et Abdelwahab Meddeb

alisation Didier Lagarde

1ère diffusion : 28/01/2012

Quote by 08 sur 09 - Poesie sur parole - Recital Abdelwhab Meddeb.mp3

05:40 - 06:10

Poésie sur parole - Récital Abdelwhab Meddeb

Par André Velter

Avec Abdelwhahab Meddeb

alisation Isabelle Mezil

1ère diffusion : 07/10/1995

Quote by 09 sur 09 - Entretien - 3 de 3 - Deguy M - Montzain M-J - Meddeb H.mp3

06:10 - 06:14

Nuit spéciale : Hommage à Abdelwahab Meddeb

Entretien 3/3 Avec Hind Meddeb

Par Philippe Garbit

Réal
isation Virginie Mourthé

1ère diffusion : 27/12/2014

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 15:40
Porcus diabolicus par Michel Pastoureau

Pourquoi le porc est tabou chez les juifs et les musulmans par Michel Pastoureau Directeur à l'école Pratique des Hautes Etudes au micro de Franck Ferrand Au coeur de l'Histoire sur Europe 1 le 4 septembre 2015.


La Bible référence absolue au Moyen Age présente le cochon comme un animal négatif, impur dans le Deutéronome et le Lévitique.
Base de l'alimentation de l'Occident chrétien.
1- Hypothèses historiques liées aux tribus nomades primitives: le porc ne peut pas suivre les populations qui se déplacent comme le mouton ou la chèvre, donc il serait rejeté par les anciens peuples nomades: c'est un animal des populations sédentaires.
2- Hypothèse sémiologique très séduisante avancée par une chercheur américaine :il ne faut pas prendre le porcs seul dans la Bible mais tous les animaux qui sont taboués,et on s'aperçoit que ce sont des animaux difficiles à classer, ils sont hors catégorie, on ne sait pas trop quoi en faire. On ne sait pas très bien quels règnes zoologiques de l'époque ils appartiennent.
Ex: les animaux qui vivent dans la mer mais qui n'ont pas d'écailles sont tabous comme le porc qui a le pied fendu mais qui ne rumine pas comme les ruminants etc..
3- Hypothèse du cousinage biologique et anatomique: entre l'homme et le cochon tout est identique .
4- Hypothèse symbolique et religieuse: le porcus diabolicus : "envoyé du Diable" ou "porc démoniaque".
"oblicus": marcher de travers comme le renard.Entrer de biais dans une église c'est mal vu.
Pour purifier le royaume bafoué,souillé par la mort accidentelle du jeune prince Philippe de France âgé de 15 ans tué par un cochon infâme; Louis VII époux d'Aliénor d'Aquitaine, conseillé par l'Abbé de Saint Denis Suger et Saint Bernard le maître à penser de la Chrétienté , a fait de la Vierge la Reine de France et développe le culte marial.
Les armoiries royales: la fleur de Lys d'or sur fond d'azur : Le bleu marial représente la France des Capétiens, dynastique, royal puis étatique et national puis de la Révolution jusqu'à l'Equipe de France et ce du à un cochon éboueur et divagateur au XIIè (comme à Naples). En 1789, on garde le bleu dans le drapeau ainsi quand on plie le drapeau, on cache le rouge et le blanc et on ne doit voir que le bleu.

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12 septembre 2015 6 12 /09 /septembre /2015 14:43

Le Cochon: portrait d'un mal aimé.
Sale, goinfre, impur au regard de toutes les religions monothéistes, l’animal dont il est question aujourd’hui est méprisé. Le proverbe ne nous enseigne-t-il pas pourtant qu'en lui, tout est bon ? La science ne nous apprend-elle pas qu'il est, de tous les animaux de la ferme, le plus intelligent ? Comment comprendre alors un tel désamour ?
Aujourd'hui, Michel Pastoureau nous raconte : le cochon.
Il y a les zélateurs du cochon, les grecs et les romains et aussi les germains, les gaulois,qui aiment le porc, qui aiment la viande de porc, qui élèvent des troupeaux de porcs,qui glorifient le cochon, certes pour eux il est goinfre, il est sale,mais ça ne suffit pas à effacer ses qualités.
A l'opposé, chez d'autres peuples méditerranéens, notamment ceux dont parle la Bible,le porcs est souvent un animal méprisé, rejeté et même taboué d'où les interdits que l'on trouve dan sle Lévitique et le Deutéronome de la Bible mais il y en a d'autres comme les Phéniciens ou les Egyptiens par exemple.C'est un animal qui n'est pas consommé et dont les produits peuvent même taboué: la peau, les os, dans la culture hébraïque ancienne , même le nom du porc ne doit pas être prononcé, il fait partie d'une liste assez longue d'ailleurs d'animaux qui sont réputés impurs, mais il est pour la Bible le plus impur des animaux impurs puisque le tabou s'étend jusqu'à son nom qu'on ne doit pas prononcer.
Alors on a beaucoup travaillé, soumis des hypothèses, aujourd'hui ce qu'il faut souligner, c'est qu'on a évacué l'hypothèse climatique et hygiénique qui avait longtemps cours à savoir que dans les payx chauds, la viande de porc se conserve mal et apportait à l'être humain qui la consommerait toutes sortes de maladies, on abandonné cette idée là, parce que ce n'est pas vrai comparativement à d'autres viandes comme le boeuf ou le mouton qui ne se conservent pas tellement mieux et surtout dans les mêmes régions avec le même climat, certains peuples mangent du porcs et d'autres n'en mangent pas.
Plus solide est l'hypothèse selon laquelle contrairement aux autres herbivores, le cochon se nourrit d'immondices,charognes, parfois de sa propre progéniture, donc ça du point de vue symbolique c'est assez répulsif.
On a aussi avancé des hypothèses historiques à savoir que le porc aurait été l'animal sacré, l'animal totem des plus anciennes tribus chez les hébreux,ou bien chez le peuple que les hébreux ont remplacé dans la terre promise, les Cananéens,ces hypothèses sont assez fragiles.
De manière plus positiviste, on s'est demandé si dans ces régions où l'eau est une rareté,on n'élève pas de cochon car celui ci a un énorme besoin d'eau,ou pour différentes raisons, il a besoin d'être conduit dans la forêt,ces zones géographiques où les forêts sont rares.
Bref, aujourd'hui deux hypothèses semblent plus solides que les autres: 'une qui n'isole pas le cochon des autres, mais prend en compte tous les animaux taboué ou réputés impurs, ce sont ceux qui sont difficiles à classer, ceux qui sont hors catégorie.
L'autre hypothèse, encore plus solide, ce serait de souligner qu'il y a un cousinage biologique entre l'homme et le porc,et ça es société anciennes le savent, les médecines antiques soulignent cette aprenté anatomique et physiologique,la médecine arabe prend le relai, la médecine médiévale enseigne l'anatomie du corps humain dans les écoles de médecine,en disséquant le cadavre de la truie ou du véra et la médecine contemporaine emprunte beaucoup de produits au cochon, et confirme pleinement cette parenté biologique, anatomique et physiologique.
On le rejetterait parce qu'il nous ressemble. trop: manger du porc c'est presque être cannibale, car la chair de l'homme a le même goût que la chair du cochon. Donc trop grande proximité, c'est un cousin, et cela explique des comportements qui sont rejet mais aussi attrait.
Si on s'arrête un peu sur les religions juives et musulmanes, est-ce que le cochon a le même statut, dans les deux il est rejeté de la même manière ou y a-t-il des différences ?
Pour l'Islam le cochon est un animal rejeté et taboué mais le tabou semble un petit peu moins grand que dans le monde juif,il s'étend aux produits que l'on tire du porc et notamment à la viande mais il ne s'étend pas jusqu'au nom du cochon, comme ça peut-être le cas chez certains rabbins qui refusent de prononcer le nom ou de l'écrire de même que le nom de Dieu.
En revanche, les rabbins et d'autres exégètes essayent de comprendre pourquoi ces rejets alors que chez ls musulmans on pense parfois que les Lois divines ne sont pas faites pour être expliquées, c'est même une sorte de péché de chercher à les comprendre. Donc on a moins de travaux sur le rejet du porc en pays d'Islam que dans le monde Hébreu puis Juif.
Dans le monde chrétien, le porc est aussi considéré comme un animal impur lorsqu'il n'est pas considéré comme un attribut de Satan.L'attitude du christianisme est ambivalente et ambigüe. Les mauvais aspects sont la goinfrerie, la saleté,au Moyen äge on souligne que le cochon a toujours la tête baissée dans le sol et qu'il ne lève jamais la tête vers le ciel c'est à dire vers Dieu, c'est un grand péché. On lui a aussi attribué tardivement un vice de luxure qu'il ne possédait pas dans l'Antiquité et une grande partie du Moyen Age. Il était vicieux mais pas pour la lubricité c'était le chien qui était l'animal luxurieux par excellence ! Le cochon commence enfin à faire des cochonneries à la fin du Moyen Age et au début de l'époque moderne pour débarrasser le chien. Il est lubrique car il transpire mal, et a besoin d'eau qu'il va chercher là où il y a de l'humidité dans les égouts les marécages et dans la boue... de la saleté physique à la saleté sexuelle on a franchi le pas assez aisément.
Lire: "Truisme" de Marie Darieussecq
Ancêtre commun au cochon et au sanglier domestiqué.(6000 av JC domestiqué et sédentarisé)
Lire: Paul Claudel Poème "le Porc" (in Connaissance de l'Est 1900) Cochon porte bonheur comme le trèfle à 4 feuilles.
http://www.franceculture.fr/emission-les-animaux-ont-aussi-leur-histoire-le-cochon-portrait-d-un-mal-aime-2015-08-09

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11 septembre 2015 5 11 /09 /septembre /2015 20:18

Un autre extrait révélateur du mundillo de notre présence extérieure. Ici Nicolas Fargues nous narre un cocktail à l'Ambassade de France à Moscou tel que l'aurait vécu son personnage un sociologue et écrivain français dans son dernier roman: "Au pays du p'tit" Ces choses vues en disent long sur le rayonnement réel de notre pays sous les auspices du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et du Développement.

Le conseiller culturel avait organisé une réception de clôture de la « Semaine française » dans les salons de la célèbre Maison Igoumnov, la résidence de l’ambassadeur de France. Je patientais dans la file des invités, mon carton d’invitation à la main. Dans le hall d’entrée, qui évoquait plutôt une sorte de crypte des Mille et Une Nuits, je reçus un SMS : N’oublie pas la photo de la maison (...)

On sait qu’aujourd’hui la France n’a, sur la planète, plus aucune influence économique, ni culturelle, ni scientifique. Même sa cuisine a cessé d’être innovante. Mais il lui reste sa diplomatie. Dans le domaine, on ne se

doute pas combien la nation a en partie dû ses succès au faste de ses acquisitions foncières. 162 ambassades dans le monde, dont les baux emphytéotiques des palais Farnese à Rome, Thott à Copenhague, Buquoy à Prague et de Santos à Lisbonne. Un parc d’eucalyptus de 43 hectares à Addis-Abeba. Le luxe de la Maison Igoumnov à Moscou pouvait entretenir le visiteur étranger dans le sentiment que les Français n’en auraient jamais tout à fait fini avec Versailles et leurs monarques. Ce qui, rappelons-le, n’est pas nécessairement condamnable du point de vue d’un non-Français, bien au contraire. Un Versailles néorusse de la fin du XIXe siècle avec, au rez-de-chaussée, ses terems, ses tours à chatior, ses faïences polychromes et ses colonnes renflées.

Je remis mon anorak au vestiaire, montai à l’étage et pénétrai dans un salon Louis XVI à lustres et moulures. Se rendre à une réception, c’est se préparer avec la même détermination que l’on pouvait mettre enfant à la perspective d’aller, mettons, à un goûter d’anniversaire. Sauf qu’il ne s’y passera rien. Un verre à la main, les

convives déjà présents évaluaient d’un œil rapide ceux qui arrivaient puis retournaient à des conversations qui, vues de loin seulement, semblaient intenses et enlevées. Dans un sens, il était rassurant de constater que, malgré la sophistication croissante des plaisirs qu’offrait la société moderne, rien n’était jamais parvenu à égaler celui, vieux comme le monde, de se comparer aux autres.

Le conseiller culturel ressemblait à Pierre Fresnay, l’intensité du regard en moins. Même trait de lèvres fines, même front haut. Sans fesses ni thorax, son maintien pouvait évoquer celui des modèles masculins des cabines d’essayage des années 1930, à qui les couturiers demandaient d’adopter, à quelques variantes près, les poses de leurs consœurs devant les clients. Malgré ses efforts pour se rendre disponible auprès de ses nombreux hôtes, il s’interrompait régulièrement pour aller parlementer avec anxiété avec un jeune homme de type maghrébin très bien habillé, affalé l’air boudeur dans une vaste bergère de velours. Ébranlé par son couple manifestement en crise, le diplomate se redressait

néanmoins chaque fois en affichant un sourire vaillant, puis repartait à l’assaut de nouvelles grappes d’invités.

Sur un plateau ambulant de petits-fours, j’attrapai au hasard une mousse sur canapé. Dès la première bouchée, je sentis que la préparation, un truc à base d’anchois probablement, était en train de me donner une haleine effroyable. Je me dirigeai aussitôt vers la table des desserts où, pour compenser, j’avalai tout rond un mini-chou à la crème. Je consolidai ma contre-attaque gustative par un ballon de vin rouge du Languedoc, une poignée de cacahuètes, quelques olives marinées ainsi qu’une verrine d’émulsion de fruits de saison. Je commençais à faire n’importe quoi, il était temps de partir.

Un bref signe de la main au linguiste hongrois qui était en train de tendre sa coupe à moitié pleine au barman chargé du champagne. Tout aussi encombré que moi par son isolement, il semblait y avoir trouvé un remède dans l’ivresse haut de gamme. Un sourire aux dames du personnel administratif de l’Institut français de Moscou qui m’avaient fait signer mon contrat le jour de mon arrivée. Mal assorties aux codes vestimentaires et langagiers de tous les professionnels de la culture présents dans la salle, elles demeuraient à l’écart dans une touchante solidarité de corps.

Je me préparais à gagner pour de bon le vestiaire lorsque le conseiller culturel se planta devant moi. La peau de son visage, qu’il devait régulièrement traiter au nettoyant désincrustant, était d’une propreté irréelle : « Vous partez déjà ? » Il y avait du ressentiment sous son air dégagé. Comme si, ayant omis de venir le saluer au cours de la soirée, il me faisait payer d’avoir eu à s’exécuter lui-même en premier. Je prétextai que les cocktails n’étaient pas mon fort mais que la réception était somptueuse, les amuse-gueules exquis et sa « Semaine française » très réussie.

« On n’est peut-être pas aussi bien que les Britanniques ou les Allemands, dit-il, mais il y a encore deux ou trois choses que l’on sait faire, en France. »

La perfidie m’était à l’évidence destinée. Je répondis

par un rire exagéré, tout en me déclarant flatté qu’il eût pris connaissance du sujet de mon livre et, surtout, de mon intervention au cours de ma dernière rencontre à la Maison centrale des Artistes. « On sait même donner une tribune à ceux qui la critiquent peut-être un peu injustement, la France et son action culturelle dans le monde », ajouta-t-il, ne prenant même plus la peine de maquiller ses sous-entendus. « Vous avez déjà vu ça ailleurs, vous ? »

Il jugeait contradictoire ma présence dans ce salon. À défaut d’une justification, il attendait au moins une forme de reconnaissance, des remerciements, des excuses. Je me demandais s’il fallait attribuer son agressivité à une aigreur d’artiste raté ou au différend qui l’opposait à son amant.

« Non, c’est vrai, je n’ai jamais vu ça ailleurs. »

Le temps d’apercevoir le jeune Arabe qui, depuis sa bergère, regardait dans notre direction avec le plus vif intérêt, je pris poliment congé du fonctionnaire et empruntai l’escalier.

Extrait de Au pays du p'tit" de Nicolas Fargues (POL) 2015

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 22:08
Naples racontée par ses peintres et ses musiciens.

Conférence au CORUM de Montpellier par
Michel HILAIRE Conservateur du Musée Fabre de Montpellier et organisateur de l'Expos
ition "L'Age d'Or de la peinture napolitaine de Ribera à Luca Giordano" du 20 Juin au 11 Octobre 2015.
et Cécile Lartigau et Pierre Delolme du département musicologie du CNSMD de Lyon.

Naples fut une influente cité grecque placée sous les auspices de la Déesse Parténope, puis un duché byzantin ensuite elle devient au XVIIè capitale du Royaume de Sicile et accède au rang de capitale intellectuelle après Paris et Londres forte de ses 300 000 habitants. Devenue ville aragonaise sous le Roi Alphonse V d'Espagne, elle attendra 1871 pour intégrer la nouvelle Italie unifiée.
C'est en 1537 que fut créé le premier Conservatoire dans un hospice religieux pour jeunes filles qui rapportait de substantiels revenus à l'Eglise.
On y entend les villanelles napolitaines qui s'exporteront vers l'Allemagne et la France tout au long du XVIIè et XVIIIè siècle.
La peinture flamande de Rubens et Van Dijk est connue à Naples par Ribera qui est arrivé adolescent dans cette ville et y séjourne successivement en 1606, 1609 et 1610 avant de rejoindre Parme et Rome. Cet Espagnol s'installe définitivement à Naples en 1616.
La peinture française subira l'influence napolitaine avec Simon Voué (peintre de Louis XIII) et Lorrain.
L'espagnol Ribera a dû aussi rencontrer le romain Caravage qui séjourne 10 ans à Naples.
Les artistes italiens des autres provinces comme Viliano Codazzi de Bergame séjournent 10 ans à Naples ainsi que des artistes de Bologne.
Cette ville ouverte sur le monde rayonne littéralement et offre beaucoup de débouchés pour artistes et artisans. Ainsi le Roi Philippe IV d'Espagne passe une commande de tableaux aux artistes dont Falcone pour le Musée du Buen Retiro.
Comment les peintres représentent la musique dans leurs oeuvres ?
Tableau 01: "La cantatrice de Capodimonte" de Bernardo Cavallino (1616) offre un portrait d'une cantatrice qui ajuste sa natte avec sensualité et semble chanter une villanelle.
Le chant a toujours accompagné la vie des napolitains comme le montrera la chanteuse Luccila Galeazzi dans son récital de musique populaire napolitaine.
Audition 01 d'une voix de vendeur des rues .
Audition 02 d'une chanson napolitaine du XIIIè siècle "Lavandaie del Vomero" (Nuova Compagnia di Canto Populare)
La musique savante et la musique populaire sont intimement liées par la parole et le chant.
Audition 03 du mamento de "Semiramide riconosciata"de Nicholas Porpora compositeur,pédagogue et maître de chant. par Blandine Staskiewicz dans l'aire :"Votrei spiegar l'alfanno"
Tableau 02 : "La joueuse de clavicorde" (1645-1650) de Cavallino du Musée des Beaux Arts de Lyon. Il s'agit d'une commande d'une clientèle aristocratique émanant d'amateurs d'art.
le clavicorde a des cordes frappées et représente l'ancêtre du piano pour répertoire profane et intime alors que le clavecin a les cordes pincées et est donc plus sonore.
Tableau 03: Sainte Cécile de Carlo Sellito (1613) du Museo du Capodimonte de Naples est une commande du Maître de Chapelle du Comte de Lemos Vice Roi de Naples.
On y observe le maniérisme tardif (fin XVIIè- début XVIIIè) dabs la figure de l'ange élongué qui actionne l'instrument (un orgue positif) au moyen d'une cordelette . Les peintres napolitains se sont convertis au naturalisme ténébreux du Caravage. On notte l'influence de la culture romano bolognaise de Guido Reni qui a séjourné à Naples. le peintre Sellito meurt prématurément en 1614 alors qu'il ouvrait la voie au classicisme.
Tableau 04: l'Atelier du peintre ou allégorie des Beaux arts" (1635-1639) attribué à tort à Velazquez. C'est le spécialiste napolitain Nicolas Spinoza qui a reconnu "le Maître de l'annonce aux bergers" (1630-1650) dans ce tableau prêté par la Fondation Maseveu Peterson d'Oviedo.
On y relève la "tremenda materialida" ou stupéfiante matérialité dans cette nature morte mélancolique où se mélangent partitions, crâne, luth et un petit cartel où on peut lire "apprendi encore" (apprends encore)
Audition 04 : Alessandro Scarlatti "les Vêpres de Sainte Cécile; AMEN par le Philarmonia Baroque Orchestra et le Philarmonia Choir sous la direction de Nicholas McGegan.
La tarentelle est propre à chaque région du sud de l'Italie et se reconnaît par son rythme 6/8. C'est une danse sensée guérir de la piqure de la tarentule, c'est une danse de transe en cercle et très enivrante.
Tableau 05: "La place du marché à Naples pendant La révolte de Masaniello de Domenico Gargiulo 1647.Une révolte populaire contre le receveur des impots sur les fruits menée par un pêcheur amalfitain du nom de Masaniello qui a pris la tête de la révolte avec le peuple de Naples et a marché vers le palais du Gouverneur et Vice Roi. l'émeute a duré 7 jours et a fini par des massacres et dans un bain de sang à cause de la folie de son leader.
Addition 04: "O cunto e Masaniello" NCCP (rythme de tarentelle)
Tous les grands traumatismes historiques napolitains ont été immortalisés:
- l'irruption brutale du Vésuve de 1631 (les événements de Pompéi et Herculanum étaient inconnus au XVIIè) qui donnera naissance au culte de San Genaro.
- la peste de 1651
- la révolte de Masaniello de 1647
L'analyse des tableaux de la représentation physique de la ville de Naples offre une belle vision d'ensemble:
- Vue de la ville de Naples à vol d'oiseau de Didier Barra
- Place du marché de Naples pendant la révolte de Massaniello
C'est en 2012 lors de l'exposition "Corps et ombres" consacrée au Caravage au Musée Fabre que la rencontre avec Nicolas Spinoza grand spécialiste de la peinture napolitaine et conservateur du Musée Capodimonte de Naples a donné l'idée de faire une rétrospective sur cette période qualifiée d'âge d'or. Aucune rétrospective n'avait été faite depuis 1980 il y a 30 ans au Grand Palais.

Nicolas Spinoza parle de Jusepe de RIBERA :

https://www.youtube.com/watch?v=M9AgSYgyAlY
Il s'agissait:
1- de montrer la dimension européenne de la ville de Naples.
2- de valoriser les collections françaises disséminées dans les musées de Besançon, Nantes, Lille, Lyon Toulouse et Montpellier (12 Jusepe de RIBERA (1591 - 1652). dont l'Egyptienne et le Pied-bot au Louvre)
3 - Tous les musées napolitains ont été mis à contribution et ont offert leurs plus belles pièces.
Les tableaux napolitains ont pu être acquis par les musées grâce aux collections privées des mécènes Pierre et François Cacault, diplomate sous Napoléon et grand collectionneur clissonnais qui a rapporté un tableau inestimable de Filippo Vitale de 1615 ou d'un François Xavier Fabre (1766-1837) qui a lui aussi ramené des tableaux de la célèbre Collection Gerrini de Florence.
Le musée de Valence dans la Drôme a offert 2 de ses plus beaux tableaux de Porpora et les a extrait de leur écrin que le Musée venait de leur construire.

Prise de notes de Patrick CHEVREL (Montpellier) le 22 juillet 2015

Naples racontée par ses peintres et ses musiciens.
Naples racontée par ses peintres et ses musiciens.
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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 22:13
Vacances en Grèce...

Aout 2013: Vol Air Berlin: Paris - Vienne aéroport international très fonctionnel puis Prevezza (grand aéroport de low cost après Corfou ) par où entrent les hordes de touristes européens.

Là commence l'aventure grecque. Les bus des hôtels attendent leurs clients pour Lefkada . Pour les individuels, sacs à dos, pas de station de bus,ni de cartes d'orientation.

Après 500 m en plein cagnard, il faut trainer sa valise et demander la direction de l'arrêt de bus non signalé aux rares piétons qui s'aventurent au soleil.

Une américaine et deux allemandes errent et semblent avoir choisi un point d'ombre. Un couple grec semble connaître le lieu où un hypothétique bus passera après l'heure de la sieste entre 14h et 17h...

Pas de bar ni de buvette en vue. Le premier bus qui apparaît au loin ne s'arrêtera sans doute pas, aussi nous lui barrons le passage en nous plantant au milieu d la route à nos risques et périls... .

Il s'arrête donc et le petit groupe improvisé monte... Là il faut négocier le prix pour Lefka (Ithaque) le chauffeur empoche une somme et ne rend pas la monnaie. Mon voisin grec me dit que j'ai payé 5 euros au lieu des trois réglementaires.

Arrivés à la gare routière, une autre aventure continue... Le ticket de bus semble réglementaire car un guichet s'ouvre et les clients étrangers semblent s'y précipiter. Une belle athénienne elle, a choisi sac au dos et tente de camping d'aller au traditionnel Saristra jazz Festival sur l'ile voisine de Kefalonia. Nos chemins vont diverger là... sur ce quai.

A 17h un bus omnibus fait le ramassage des hordes de baigneurs joyeux et des familles nombreuses montent à bord sans payer... Quelques arrêts plus loin un contrôleur demande les tickets et fait descendre à la station suivante les contrevenants...

Enfin arrivé à Lefka. Au restaurant pas de menu et pas de facture, ici on ne paye qu'en espèces ! Allemands, Australiens, Anglais , Français connaissent la règle. Sirtaki et bris de vaisselle pour vous mettre dans l'ambiance !

Quant aux bateaux et flotilles qui mouillent au large, pas de taxe de séjour. Si vous décidez d'amarrer à Ithaque, vous découvrez que les bornes du port installées par les fonds européens sont dégradées et souvent vandalisées donc inutilisables et bien sûr pas d'électricité et pas d'eau. Le capitaine du port et son équipe sont occupés par leur partie de carte et trinquent en choeur. Inutile de chercher à acquitter une quelconque taxe de stationnement..(comme dans les autres pays européens...!)

Sur les ilôts qui n'ont pas été vendus aux étrangers où à des magnats russes comme Skorpios, l'ile d'Onassis qui reçut la Callas et Jackie Kennedy, les branchements électriques laissent rêveur et si les populations ne semblent pas touchées par la crise vu le grand nombre de touristes providentiels, chacun semble avoir une activité lucrative en cette haute saison comme ces danseurs qui animent les terrasses devant les flottilles européennes .

Le Monastère qui domine l'ile de Kalamos est rutilant et refait à neuf (avec quels budgets ?) alors que les maisons de pierre qui l'entourent ont été abandonnées depuis longtemps.puisque les populations sont ou décédées ou ont émigré vers l'Allemagne. Un cuisinier albanais apparaît de derrière les rochers de Port Leone et nous improvise un dîner sur la plage aidé de son assistante philippine mineure, ramenée de ses périples lointains alors qu'il était mécanicien sur un navire grec...Un bon petit job qui fait des jaloux dans le village: trop d'initiatives sans doute....

Le retour se fera par le plus grand pont à haubans du monde flambant neuf construit par Vinci, Bouygues et Spie Batignole en 2004 pour les jeux Olympiques (inclus dans la dette faramineuse de 120 M2 d'Euros..!) et qui permet par un superbe 2 X 3 voies de rejoindre Athènes.

Mais la gare routière d'Athènes, vous réserve les dernières surprises... Des quais improbables et un numéro de bus pour l'aéroport à inventer... Il vous déposera vers minuit à l'Aéroport international où il faudra essayer de dormir dans les halls envahis de touristes gisants sur le sol.

Pas d'Hôtels bon marché aux environs, ni auberges de jeunesse. Le comptoir d'Air Berlin ouvrira peut-être vers 6 heures et là, c'est le retour à l'Europe et l'adieu nostalgique à un certain Orient, derniers vestiges Ottomans et nonchalance levantine...pour combien de temps ?

Vacances en Grèce...
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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 13:51
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire

Sur les côteaux du bord de Loire à deux lieues de chez moi, il existe un endroit rare et préservé qui a connu une aventure humaine comme on les aime. Son égérie à la forte personnalité a régné pendant 40 ans sur ce domaine avant de disparaître ce printemps à l'âge de 94 ans laissant ses enfants désemparés. Fort heureusement les lieux ont une histoire que l'une de ses filles Anne a bien su décrire dans son roman "Alba" c'est pourquoi Elisabeth Poulain a su rendre en 2004 un bel hommage à cette femme de caractère dans un ivre intitulé : "le vin aussi est affaire de femmes " (Editions Cheminements.fr 49260 le Coudray Macouard Tél.0241677454 - Lire aussi "Vignerons et vigneronnes de l'Anjou")

A partir de 1995 on a pu découvrir cette "Cuvée des Rebelles" qu'Anne voudrait faire redécouvrir aujourd'hui , la seule vendange faite uniquement par des femmes, quel défi !

Armelle de Bascher Gérante de la SCEA « La Berrière » créée avec ses enfants.

Domaine de la Berrière - Barbechat – Loire Atlantique.

Le Château et Domaine de la Berrière

Le Château est entré dans la famille en 1737 et y est resté depuis lors. Il a été reconstruit en style Directoire après l’incendie qui l’a détruit pendant l’insurrection vendéenne et a conservé d’une époque plus ancienne ses douves, le pont d’entrée et ses anciennes écuries d’après la plaquette du Château.

Le Domaine

Surface 30 ha pratiquement d’un seul tenant1 ha de gros plant et 13 ares de cabernet.

Sol : rocaille, limons sablonneux.

Personnel : 4 personnes

Muscadet Sèvre et Maine Château de la Berrière. Les Ardelières Saint Clément, Muscadet Côteaux de la Loire, Clos Saint Roch, Blanc de Blancs en méthode traditionnelle.

SCEA la Berrière.

____________________________________________________________________

Armelle de Bascher tient l’Express « Spécial Vins » à la main. Elle est vraiment furieuse : « Rendez-vous compte, l’Express commence sa présentation des vins de Loire en Anjou. Il n’y a rien, mais vraiment rien sur le Muscadet. Le Point et le Nouvel Observateur, c’est encore pire. Le Val de Loire n’est même pas cité dans leur spécial « Vins » ! C’est décourageant. Comment peut-on persuader les acheteurs que nous faisons du bon vin su personne ne le dit ? La crise est bien réelle. Tout le monde craint que de nombreux viticulteurs ne lâchent prise cette année ».

Au Domaine de la Berrière elle aussi ressent la crise même si les causes sont autres. En effet elle a basé toute sa stratégie sur l’export. Elle a exporté jusqu’à 97% de sa production. Certaines années, elle a dû imposer à ses importateurs distributeurs des quotas de livraison. Elle n’avait pas assez de bouteilles à leur livrer. Maintenant ce n’est plus vraiment le cas et elle se retrouve dans une situation inédite depuis 28 ans qu’elle s’est jetée dans l’aventure du vin, celle de subir une concurrence tout à fait nouvelle, particulièrement en Europe qui constituait sa chasse gardée jusqu’alors.

La concurrence

Celle subie est en fait triple :

  • Celle des pays européens membres de l’Union Européenne, gros exportateurs comme l’Italie, premier exportateur mondial ou l’Espagne,
  • Celle des pays nouvellement producteurs, comme l’Australie, le Chili, l’Afrique du Sud surtout, qui prennent des parts de marché significatifs en Angleterre mais aussi en Allemagne, aux Pays bas….
  • Et enfin celle des maisons de vins français qui cherchent à gonfler leur chiffre d’affaires, en vendant à l’étranger. Elle dénonce très clairement le jeu de certains négociants qui cassent les prix à l’achat et paient 75 jours après. Des centaines de viticulteurs l’ont appris à leurs dépens quand les Caves de Saint Florent situées à Saint Florent le Vieil (Maine et Loire) ont été placées en liquidation judiciaire dans le courant de l’année 2003. Ils n’ont pu récupérer le montant des créances qu’ils détenaient sur le négociant. Ils ont bien livré le vin mais n’ont pas été payés en contrepartie.
  • « Je suis chassée d’Europe » dit-elle avec un certain étonnement, mais sans aucune
  • résignation. Pourtant l’aventure du vin a commencé pour elle de façon éclatante qu’elle compte appliquer à nouveau la méthode qui a si bien fait ses preuves la première fois et à laquelle elle recourt maintenant à chaque soubresaut du marché.
  • La méthode d’exportation
  • D’abord elle sélectionne quelques marchés porteurs. Pour cela elle lit beaucoup, elle écoute ses amis, elle regarde où vendent les confrères. Elle se fait sa propre opinion.
  • C’est ce qu’on appelle en théorie marketing la sélection de marché. Puis elle contacte le CFCE (Centre français du commerce extérieur) pour se procurer des études de marchés et les coordonnées des conseillers commerciaux en poste dans les ambassades françaises. Elle les contacte et ceux-ci font parvenir, via le CFCE , la liste d’importateurs en place dans le marché étranger sélectionné. Ensuite il lui faut sélectionner quelques importateurs distributeurs : « Ni trop grands ni trop petits, juste ce qu’il faut, pour les intéresser et ne pas être noyé dans la masse des fournisseurs ». Elle les appelle, leur propose ses vins, leur envoie des échantillons sur la base de trois bouteilles au moins et, pour finir, les invite au château pour découvrir in situ le vignoble du domaine et le chai.
  • La première fois qu’elle a prospecté de cette façon, elle a réussi à intéresser cinq importateurs distributeurs implantés en Belgique, aux Pays bas, en Allemagne, en Grande Bretagne et au Danemark. Elle a conservé ces importateurs depuis le début. Certains l’appellent pour lui demander
  • « Comment va notre vignoble ? » Ce qui est la meilleure façon de lui faire plaisir.
  • Le domaine va bien. Il s’est même beaucoup développé depuis les premiers plants de vigne mis en terre avec l’argent de sa dot, à côté d’un très petit ilôt de pieds de vigne qui avait subsisté au fil des ans et qui n’était plus traité depuis longtemps. Quand elle a repris le vignoble en 1975, il y avait 12 hectares de plantés. Il y en a maintenant 30 qui entourent le château de La Berrière à Barbechat. Elle a appris le métier de viticultrice qui est devenu une passion. Elle est d’origine creusoise et connaît bien l’élevage des vaches limousines et des chevaux.
  • Sa gestion des domaines
  • Comme le déclare Armelle de Bascher : « je gère le domaine et j’ai la chance d’être entourée par une équipe irremplaçable et compétente. Grâce à eux , l’aventure du renouveau du vin a été possible. Quand des membres du personnel partent en retraite, ils choisissent eux-mêmes leur successeur et le forment avant de partir. A mon arrivée au château, je les ai réunis et je leur ai dit : c’est vrai, je n’y connais rien. Vous vous savez…. Nous allons nous partager le travail. Vous me faites du bon vin et moi je vais le vendre. » C’est ce qu’elle a fait après avoir installé son bureau dans la cour carrée du chai qui jouxte le château. Elle ne l’a jamais plus quitté depuis. C’est là qu’elle vient travailler tous les jours au milieu des membres de son équipe, sous la direction du maître de chai, Pascal Leroux et du chef de culture, Luc Gourraud.
  • Dès ses débuts au domaine, elle a fait le choix de l’export. Après avoir vécu pendant de très nombreuses années avec son mari en Indochine (qui est maintenant le Vietnam) n’y est certainement pas étranger. La dimension interculturelle est une de ses caractéristiques.
  • La gestion des risques
  • C’est par la Belgique et les Pays Bas qu’elle a commencé sa percée export. Maintenant, elle continue sa prospection aussi bien dans l’Union Européenne qu’en dehors. Armelle de Bascher continue sa recherche documentaire sur les marchés étrangers pour être sûre de son choix. Elle sait que les risques sont nombreux. Elle vend « départ chai » c'est-à-dire en EXW ‘Ex Works selon le sigle anglais des incoterms), comme la très grande majorité des professionnels du vin. Cela limite les risques parce qu’elle ne prend en charge ni le transport ni l’assurance, ni le transport ni le dédouanement export, hors de France, ni le dédouanement import, à l’importation dans le pays étranger. C’est l’acheteur étranger qui s’occupe de toutes les démarches de sortie de France et d’entrée dans son pays, transport y compris.
  • Comme tout exportateur, Armelle de Bascher connaît les risques à l’export et cherche à en limiter la portée. Ses ventes en Grande Bretagne ont ainsi connu un certain ralentissement du fait du boycott lancé par les Etats Unis en 2003 et partiellement suivi par les Anglais sur leur marché, à la suite de l’attitude de la France face à l’intervention américaine en Irak. « Le boycott m’a personnellement beaucoup touchée et déçue.J’aime mon marché anglais » dit-elle. Ses liens avec l’Angleterre sont profonds.
  • Elle aime se souvenir d’une anecdote qui lui est arrivée quelques années auparavant et qui l’a bien amusée. Un de ses Muscadet, avait emporté la Médaille d’argent au concours à Bristol en Angleterre. Au cours d l’apéritif qui avait précédé le grand dîner de clôture, tous les lauréats de la médaille d’or avaient présenté leur gamme de vins sur les tables qui leur étaient réservées. En accord avec son agent, Armelle de Bascher avait fait le choix inverse. Un seule bouteille trônait au milieu de la table. La réaction de ceux qui devaient participer au repas avait été de se précipiter vers la table à l’unique bouteille. Quel était ce vin si prestigieux pour être présenté en une unique bouteille ? Un Muscadet de la Berrière. Un vin dont elle dit qu’il est encore meilleur quand on commence à le consommer un an après la vendange. « Le Muscadet, un vin si excellent et si méconnu » dit-elle en gardant espoir.
  • Les relations fortes qu’Armelle de Bascher entretient avec le château de la Berrière, le domaine et le vin sont certainement une des composantes de la très forte personnalité de cette dame qui s’est installée à la Berrière quinze jours après le décès de son mari, Antony de Bascher, à l’âge de 56 ans, au moment où il est rentré en France après une longue carrière au Groupe Shell, il s’apprêtait à lancer un nouveau projet de vie professionnelle dans les assurances, son domaine de compétence. Il n’a pas pu aller au bout de ce projet ni évidemment réaliser le second qui était plus tard, de relancer le vignoble de la Berrière. Ce qu’il n’a pas pu faire, sa femme le fait. « Je suis redevable au domaine qui m’a permis de surmonter ces drames affreux que sont la perte d’un mari et d’un enfant quelques années plus tard »dit-elle avec une grande pudeur.
  • C’est en hommage à son mari et à la demande de ses enfants qu’elle a revu les étiquettes de ses vins qui sont dorénavant rehaussées du blason de la famille, formé de deux chênes déracinés et deux groupes de trois quintefeuilles, qui sont des petites pervenches. Ce sont les armoiries de la famille de Bascher. Des chênes, en symbole de force et de noblesse, déracinés parce que la famille venant de l’Est s’est fixée à l’Ouest, et les pervenches en signe de vitalité. Elles foisonnent à la propriété.
  • Elisabeth Poulain (2004)
  • Les nouveaux pays européens à tradition vitivinicole
  • Le 1er Mai 2004 fête l’entrée dans l’Union Européenne (UE) et dix nouveaux états membres. Parmi ceux-ci –figurent des pays producteurs de vins. Au premier rang desquels se trouve la Hongrie qui a une tradition viticole ancienne date des Romains, un vignoble étendu (près de 100 000 hectares) et qui exporte 25% des 3 millions d’hectares produits. Le fameux Tokay est connu mondialement .Citons aussi la République Tchèque. La Slovaquie, la Slovénie, Chypre et malte. La Bulgarie et la Roumanie entreront ultérieurement dans l’UE La Pologne et les trois états baltes ne sont pas producteurs de vins.
  • L’héraldique en blason
  • C’est la connaissance et l’étude des armoiries, définies comme l’ensemble des signes codifiés. Qui permettent de distinguer, état, ville, ou famille. L’usage des armoiries s’est fortement développé au XIIè siècle et figurait sur les houchers des gens de guerre puis sur les sceaux. La première fonction des armoiries était d’identifier celui qui le portait. Actuellement c’est la dimension symbolique qui prime.
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire
Un belle aventure vitivinicole en bord de Loire
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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 09:25
Toujours plus d'impots pour les retraités...

http://blog.seniorenforme.com/scoop-les-retraites-avec-plus-de-1400e-vont-payer-plus-dimpots/

La dernière trouvaille du "charismatique à sang froid" de Bercy pendant que Bartolone dépense l'argent du contribuable en inaugurant de nouvelles mosquées.(ici à Montfermeil 9-3)

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 21:34
Jean Marie Besset débarqué en 2014 desTreize Vents observe les homards depuis son Festival NAVA à Limoux...
Jean Marie Besset débarqué en 2014 desTreize Vents observe les homards depuis son Festival NAVA à Limoux...

THÉÂTRE (Le Figaro du 26 mai 2015)

Rodrigo Garcia brûle les planches À la tête du Centre dramatique de Montpellier depuis le 1er janvier 2014, l'auteur et metteur en scène y programme des spectacles chocs et choquants. Sur les portes vitrées du bâtiment du Centre dramatique national de Montpellier. des affichettes indiquent clairement: «lnterdit aux moins de 18 ans". Une première dans la vie des réseaux de la décentralisalion dramatique· en France. Une première qui ne déconcerte en rien Le directeur de l'institution (lire ci-dessous), mais qui laisse perplexe. Comme si un l'équipement sous responsabilité de I'Êtat et des collectivités territoriales pouvait être d'une certaine manière, entièrement privatisé pour quelques jours. De vendredi à dlmanche s'est en effet tenu. sous le nom d'Explicit,un Festival d'expressions plurielles du sexuel». Rien de privé. Que de la subvention. La programmation a été mise au point par un jeune chorégraphe de la région. Mathieu Hocquemiller. directeur de la Compagnie à contre poil du sens (sic). et par Marianne Chargois. une dominatrice qui s'est d'ailleurs produite dans le cadre de ces journées." Vous êtes venue pour nous flinguer?" interroge anxieux le jeune artiste dont on a pu voir une "auto porn box". de six minutes, geste délibérément narcissique accompagné de chants religieux. Pentecôte oblige? "

"Vous êtes venue pour nous flinguer ?" Mathieu Hocquemiller

Pas pour flinguer, mais pour voir,se renseigner,comprendre! Des vidéos,en veux-tu. en voilà, derrière de pudiques rideaux flottants, des films: dans la grande salle - mais pas plus d'une centaine de spectateurs pour les voir.Des performances. Le public, par groupes d'une quarantaine, avait deux séries à découvrir. Parmi les promeneurs. Philippe Découflé venu pour assister à la lecture d'une amie, tout ému de se souvenir que c'esl là, dans ce théâtre qui se nommait alors les Treize Vents. qu'il avait présenté son premier spectacle... C'était il y a une bonne trentaine d'années. Au cours de ces séances assez éprouvantes parfois quelques personnalités très sincères, audacieuses. et touchantes se sont imposées.. Tels Kay Garnellen ou Mathieu Jedrazak, haute-contre et danseur qui,lui, qualité non négligeable possède un délicieux sens de l'humour.Car, dans ce lieu situé au coeur de l'ile de verdure qu'est le Domaine de Grammont (avec château. restaurants, centre équestre,skatepark. Zénith, etc.), un bâtiment posé au milieu d'une roseraie, on ne rigole plus! Lorsque Aurélie Filippetti, alors Ministre de la Culture a viré Jean Marie Besset qu'il n'avall eo rien démérité eu égard au Cahier des charges d'un centre dramatique national, après un seul mandat de trois ans, et qu'elle a nommé Rodrigo Garcia, on ne pouvait s'attendre qu'à des bouleversements. L'auteur-metteur en scène-comédien,qui n'est malheureusement connu du grand public que par les protestations que suscitent certains de ses spectacles (tondre une femme. jeter des hamsters à l'eau, ébouillanter, découper et dévorer un homard sur scène) avait annoncé la couleur. la revolucion ! Premier geste: on change le nom du théatre. Jérôme Savary y fit vivre le Nouveau Théâtre Populaire de la Méditerranée, Jacques Nochet,Jean·Ciaude Fall suivirent. Mais les Treize Vents font rêver. Beaucoup trop joli. Rodrigo Garcia l'admet.Il a d'abord pensé à "Nagasaki",du nom de la ville du Japon sur laquelle. trois jours après Hiroshima,le 9 aout 1945 fut larguée une bombe atomique dévastatrice ! Au moins, il ne ment pas. Une explosion nucléaire pour emblêmatiser son travail. Mals l'artiste a réfléchi et opté pour "HtH", soit le concept nietzschéen d'humain trop humain" , du titre de son ouvrage paru en 1878 : "Un livre pour esprits libres», ainsi que le précise le sous- litre. Rodrigo Garcia. dont on ne saurait mettre en doute les lectures, la curiosité intellectuelle. pas plus que le fait qu'il est un travailleur acharné, n'est peut être pas allé au delà de la formule. HtH : le Sigle est partout. L'euphonie n'est pas très jolie et l'on entend "Achetez!". Achetez de la modernité! Avant moi il n'y avait rien achetez du Rodrigo Garcia, un artiste de notre temps. Et d'ailleurs. dans la programmatlon de la première saison. on a pu réviser ses classiques: cinq spectacles de lui,mais pas une seule création. Des productions très connues, déjà largement exploitées et soulignons-le, qui n'ont pas fini leurs carrières. Rodrigo Garcia est très joué partout en France et allleurs. Ironie de l'histolre, Accidens ne pourra être joué à Buenos Aires en Argentine: on ne trouve pasde homard dans la vllle d'Ernesto Sabato ! En cette Saison 2014-2015. les spectacles de Rodrigo Garcia ont été programmés au Rond Point, à Nanterre Amandiers et à la commune d'Aubervillers. Nicolas Roux,collaboratcur de Jean Michel Ribes,est directeur adjoint de HtH. Ce très bon oonnaisseur de la création part au bout d'un peu plus d'un an. Il rejoint Frédéric Bélier-Garcia à Angers. On ne lui fera pas dire qu'il rompt.Il avait été candidat à Nice avec Bélier Garcia avant HtH. Il souligne qu'il a « appris beaucoup» et est sincèrement lmpressionné par la détermination de l'artiste, mais il admet que:"Aux côtés d'un directeur aussi compliqué que Rodrigo Garcia, l'espace de décision est étroit ». Etroite aussi la marge de manoeuvre. "Les fonds disponibles pour la création n'excèdent pas 350 000 euros pour la saison 2015-2016" explique Rodrigo Garcia, qui a commencé à écrire un nouveau texte. Si le dramaturge a engagé des comédiens,ce sont 1es trois de sa garde rapprochée de langue espagnole. Et pour le projet International de nouvelles technologies qu'il vient d'intégrer c'est aussi l'un de ses proches Daniel Romero qu'il a engagé. Tout ceci ne serait qu'anecdotique mais la fréquentation en pâtit. Or c'est patent le public ne s'est'SI qu'insuffisamment renouvelé.Les chiffres sont alarmants. La fréquentation globale est en moyenne pour la Saison de 62%, avec 20% d'invitations. Or un centre dramatique a des missions. L'une concerne 1a formation des futurs spectateurs et la venue des scolaires. L'autre,l'aide aux jeunes compagnies régionales. Mais la plateforme n'est pas convaincante et des artistes de talent en veulent à HtH, et reprochent à l'lnstitution son mépris. Sur les marches a été peint l'édito du directeur : «Le public est une question et un mystère? Un public pour lequel il a souvent des mots très sévères. Les DJ qui oeuvrent après chaque première(28 soirées) coûtent très cher, lnterdisent toute conversation après un spectacle. Un théâtre où on ne peut pas discuter, ça ne va pas ! Le système Garcia est face à ses contradictions et impasses". A.H.

Rodrigo Garcia brûle les planches à Montpellier...Rodrigo Garcia brûle les planches à Montpellier...
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