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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 14:38

PREFACE

L'annexion du Sud Vietnam en avril 1975 par les troupes communistes de Ho Chi Minh a provoqué, à l'intérieur comme en dehors de ce pays tourmenté par plus de trente années de guerre, l'explosion d'une littérature multi-faciale aussi bien que controversée dans le monde des politologues, poètes et écrivains, professionnels ou improvisés.

Dès sa publication aux Etats-Unis en 1990, dans son texte original en anglais par Tudor Publishers, Greensboro, en Caroline du Nord «A House Divided » de Jean-Jacques Maitam — qui en était à son premier essai — attire aussitôt l'attention du public par son contenu percutant et son style entraînant.

Puisse-t-il retrouver, enfin, et la paix du cœur et la tranquillité de l'esprit, en conciliant en lui vertus asiatiques et valeurs occidentales dont il est le bénéficiaire mais aussi le champ d'expérience !

Huntington Beach, Californie Le 18.9.2001

LAM LE TRINH, JD Ph.D

ancien Ministre de l'Intérieur

ancien Ambassadeur de la République du Vietnam.Une-maison-divisee-de-Jean-jacques-Maitam.jpg

La double origine et la riche expérience vécue de l'auteur sont, en effet, les gages de sa réussite. Jean-Jacques Maitam est profondément fier de la culture, héritée de son père vietnamien qu'il vénère et de sa mère française, qu'il adore. Il remémore nostalgiquement et avec passion sa jeunesse agitée au Vietnam, avant son admission dans la carrière consulaire française : vie douillette dans une famille bourgeoise, ajustement à une société en pleine effervescence au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, apprentissage difficile dans l'entreprise paternelle, son travail avec la pègre locale comme Inspecteur de police à Hanoi et Haiphong, ses essais désespérés de se créer une identité personnelle, son service militaire dans l'Armée coloniale, le coup de force japonais du 9 mars 1945, l'agonie dans les camps d'internement nippons, l'arrivée des troupes d'occupation chinoise de Lu Han, les débarquements des Forces Françaises Libres, l'infiltration des premières unités Niet Minh, les tentatives de regroupement des nationalistes vietnamiens, et enfin, la disparition mystérieuse en septembre 1945 à Phu Duc du père de l'auteur tiraillé entre sa loyauté à la France, son désir d'aider les nationalistes et sa haine des communistes.

L'auteur, en particulier, ne se montre pas tendre à l'égard de la politique (erronée) de De Gaulle qui faisait confiance, à cette époque, plus aux chefs Viet Ming qu'à l'amiral Decoux et aux Français d'Indochine considérés comme traîtres et agents de Vichy. Réformé définitif du service actif le 6 mai 1946, il réintégrait la Police française de Hanoi et prenait en charge la maison paternelle après le rapatriement de sa mère en octobre 1946.

En octobre 1949, l'auteur revient en France à l'occasion d'un congé administratif de six mois, après quoi il fut posté à Hué comme Inspecteur, jusqu'au jour où il fut muté à Dalat, et puis à Phnom Penh Où il apprenait la division du Vietnam au 17ème parallèle.

La guerre d'Indochine a pris fin pour la France en 1954. Décembre 1955, l'auteur s'embarque sur le M/S Clément Ader à destination de la France pour y être recasé.

La deuxième partie de «A House Divided » relate la nouvelle carrière de l'auteur au Ministère des Affaires étrangères françaises depuis juillet 1956. Maintenant marié et père de famille, l'auteur « roule sa bosse » de l'Asie en Afrique, au gré des affectations, avec des hauts et des bas, frisant parfois la tragi-comédie — par exemple, quand il dévoile les dessous scabreux de certaines chancelleries françaises à l'étranger. Les hasards de la vie diplomatique l'ont ainsi ballotté de Ceylan, Kobé, Dakar à Yaoundé, Hong Kong, Fez, Papeete, Copenhague... pour le faire « Echouer » finalement à New York et Los Angeles où il s'installe après sa retraite. Ces pérégrinations de par le monde n'ont pas détourné son esprit et son cœur du Vietnam où la situation politique et militaire se dégradait de jour en jour : assassinat de la famille Ngo Dinh suivi par le meurtre tragique du Président JF Kennedy, coups d'Etat, en chaîne, décevante conférence de Paris et finalement l'effondrement du Sud Vietnam. Ces images ne cessent pas de hanter sa mémoire et, lancinantes, elles le poursuivent partout. Elles sont particulièrement ravivées à la suite de la rencontre et de la conversation à New York, après 1975, avec Dinh Ba Thi, l'ambassadeur de Hanoi à l'ONU. Déclaré personne non grata par les Etats-Unis à cause de ses activités d'espionnage, Thi — suspecté par le Politburo d'être déviationniste — périt au Vietnam dans un accident d'auto monté par les autorités communistes.

Le succès de la version anglaise «A House Divided » encourage Jean-Jacques Maitam à présenter aujourd'hui à ses lecteurs européens la version française sous le titre « Une Maison Divisée » chez les Editions l'Harmattan, Paris, avec quelques retouches et additions. Le style — comme toujours, sans prétention littéraire, teinté d'humour, souvent plein de candeur, et proche du ton de la conversation (quand par exemple l'auteur parle longuement des problèmes d'éducation de ses enfants et du choc des cultures dans sa famille) — est le cachet spécial du livre. Il ne diminue en rien — au contraire ! — la saveur du livre dont le contenu, haut en couleurs et émaillé de réflexions cocasses, foisonne en péripéties captivantes. Bref, « Une Maison Divisée » est plus qu'une auto-biographie. Il est le témoignage brûlant, sur le vif, d'un spectateur motivé et, en même temps, d'un acteur engagé dans une période révolue de l'histoire vietnamienne. Son retour, début avril 1996, à la terre natale pour visiter le lieu de culte de ses ancêtres et essayer d'enquêter sur les circonstances du meurtre de son père Mai Trung Tam, réveille en l'auteur les fantômes du passé sans lui laisser de répit.

Le livre se termine sur une note de tristesse et de confusion : Tristesse, quant à l'avenir brumeux de la Mère-Patrie qui s'enlise dans la misère et le sous-développement.

Confusion, quant aux concepts culturels — et leur mise en pratique — qui le sépare douloureusement de scs enfants qu'il aime tant : « j'ai été rejeté et répudié pat ma propre progéniture du seul fait d'avoir voulu les modeler à ma façon ».

Espérons que Jean-Jacques Maitam, maintenant presque octogénaire, offrira au public, au crépuscule d'une vie incessamment combative, d'autres fruits de son talent.

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