Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Seniors Dehors !
  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
  • Contact

Recherche

Archives

29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 23:28

On nous a volé Marrakech
LAPIZE, seul le quartier industriel n'a pas changé sinon que des étages ont été édifiés sur les villas de l'époque.
L'entrée de la nouvelle gare est imposante, elle représente un monumental porche au style Arabo-mauresque, une véritable réussite.
Le taxi m'a conduit à l'hôtel TIFILALET,  a longé l'avenue de Casablanca, qui elle aussi est bondée d'immeubles modernes.
Ma curiosité m'a irrémédiablement dirigé vers le centre ville, la place de l'Horloge ( horloge qui n'existe plus depuis des décennies)  Si les cafés des Négociants, de l'Atlas et de la Renaissance sont toujours là et n'ont pas changé d'appellation. Tout autour, des hôtels, des restaurants ont vu le jour. Tout est fait pour le tourisme. Ma curiosité m'a dirigé vers le Marché Central. C'est là que ma déception a été la plus violente ! Le Vieux Marché du Guéliz, centre névralgique de la ville a été détruit pour faire place à un grand bâtiment sans style, sans âme, mais où est donc passé "mon Marché du Guéliz" avec ses échoppes ou apparaissaient les cageots de légumes et de fruits de toutes variétés bien alignés sans omettre bien sûr,l'amabilité des commerçants, et des marchands de fleurs qui offraient à leurs clientes une rose, c'est la tradition disaient-ils. Où est passée cette époque ?


En méditant, j'ai revu la porte d'entrée et le mur d'enceinte du marché conçu en "pisé", c'était le style de Marrakech. Très déçu du nouveau "Marché", j'ai demandé à mon taxi de me conduire à la Palmeraie. Là aussi ce fut la déception !
Cette Palmeraie qui fut un des joyaux de la ville a été également terni par la modernité! La végétation, les palmiers sont malades ou disparus pour faire place à des constructions: hôtels, belles villas et autres immeubles insolents de dérision. Le soleil mordoré s'y couche comme d'habitude frôlant les palmiers rachitiques.
Au loin on entrevoît la stricte Koutoubia, placide minaret, en phare de la Foi musulmane. A ses pieds, la place Djemaa El Fna qui elle aussi a changé ! Fini les lampes à acétylène pour éclairer les boutiques des marchands de brochettes ou de tajines, l'électricité a remplacé ce mode d'éclairage: tout  est réglementé dans l'objectif d'une mise en conformité en rapport avec l'hygiène.
Certes, c'est une bonne chose mais cela ne vaut pas l'authentique. Sur le restant de la place des saltimbanques, et autres brocanteurs et bateleurs sont en diminution voire même disparus pour faire place à des marchands de fleurs.
Par-delà de ces remarques, j'ai émis le souhait d'assiter au Festival International de Folklore de Marrakech qui avait pour cadre le palais El Bedi  où se produisaient des danses collectives que les "Chieuhs" du Haut Atlas appelaient "ahwah". Malheureusement ce spectacle n'était plus à l'ordre du jour ! Il a été remplacé par le Festival du Rire, un spectacle inepte, insignifiant qui n'a rien à voir avec l'authenticité et les racines du Maroc. (C'est déplorable)
Si la ville peut offrir aux visiteurs, un accueil suffisamment confortable par le nombre et la tenue de ses hôtels, la mode s'est portée vers les locations des "RIADS" ( résidence au centre de la Médina) Le choix est-il satisfaisant ? Chacun est libre de porter un jugement.
En définitive, mon Marrakech a changé ce n'est plus le même: celui qui m'a vu grandir, celui qui m'a vu passer des culottes courtes aux pantalons longs, voire en costumes 3 pièces n'est plus le même, il s'est métamorphosé dans la modernité, mais dans mon coeur et celui de chaque Marrakchi le souvenir de notre cité et aussi éternel que les neiges des plus hauts sommets des montagnes de TOUBKAI, aussi enracinés dans l'histoire que les palmiers dans la terre près de l'Oued TENSIFT.
Marrakech sortie de sa torpeur est devenue une ville touristique , elle a rejeté son passé élogieux, sa noblesse qui en avait fait la capitale du Sud et pour lequel nous sommes toujours en admiration.
Nos parents ont donné leur âme pour l'édification,l'évolution et la prospérité du Marrakech moderne. Nous voulons en garder le souvenir non pas par nostalgie du passé mais par fierté de l'oeuvre accomplie, parce qu'il est beau, utile et vrai, les touristes et saltimbanques qui viennent actuellement profiter superfitiellement des fruits de nos efforts, connaissent ils tout cela ? Alors, c'est avec fermeté et amertume que nous pouvons dire que "l'On nous a volé MARRAKECH"

Robert LUCKE 

Récemment disparu le 16 aout 2020 , il était l'âme de la Revue "Salam Marrakech"

Hommage http://mangin2marrakech.canalblog.com/tag/ROBERT%20LUCK%C3%89

Partager cet article
Repost0

commentaires

Pages