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  • : " Le bonheur se trouve là où nous le plaçons: mais nous ne le plaçons jamais là où nous nous trouvons. La véritable crise de notre temps n'est sans doute pas l'absence de ce bonheur qui est insaisissable mais la tentation de renoncer à le poursuivre ; abandonner cette quête, c'est déserter la vie." Maria Carnero de Cunhal
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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 21:03

Les relations entre Jean Jacques et Madame de Warens restèrent assez décevantes pour les sens. Une seule expérience, à peu près épanouissante, complète le Bilungsroman de l'ingénu. elle se déroula sur l'arrière plan d'un voyage à MONTPELLIER , en décembre 1737, alors que Rousseau avait tout juste vingt-cinq ans.

Le voyage avait été entrepris dans un contexte assez noir lorsqu'un Jean Jacques, dépressif et convaincu qu'il allait mourir sous peu d'un polype au coeur, avait eu l'idée d'aller consulter dans la ville languedocienne les meilleurs spécialistes du monde médical. 

La correspondance laisse éclater l'acrimonie de Jean Jacques, qui ne supportait pas la nourriture méditerranéenne. Il voulait se faire plaindre par Maman ( Mme de Warens), vaguement inquiète qu'il ne prit du bon temps loin d'elle:

" Le vin y est trop violent, et incommode toujours; le pain y est passable à la vérit(é; mais il n'y a ni boeuf ni vache, ni beurre; on n'y mange que du mauvais mouton, et du poisson de mer en abondance, le tout toujours apprêté à l'huile puante(...) Il vous serait impossible de goûter de la soupe ou des ragoûts qu'on nous sert à ma pension sans vomir."

JeanJacques-Rousseau.gif

Jean Jacques ROUSSEAU à Madame de WARENS, 23 octobre 1737

Et c'était sans compter les rhumes, les maux de gorge et autres bobos qu'occasionnait le climat douceâtre, moins sain en tout cas  et moins revigorant  que l'air âpre et vivifiant de la Savoie.

Les languedociens étaient  xénophobes, alors qu'ils ne parlaient  pas même français, se lamentait Jean Jacques, très mal à l'aise à Montpellier. Il déclarait à un autre correspondant Jean Antoine Charbonnel le 4 novembre 1737 :

" Vous savez sans doute quels égards on a en Italie pour les Huguenots et en Espagne pour les Juifs: c'est comme on traite les étrangers ici; on les regarde précisément comme une espèce d'animaux faits exprès pour être pillés, volés et assommés au bout s'ils avaient l'impertinence de le trouver mauvais."

Mais ces accès de mauvaise humeur n'empêchaient guère Jean jacques de découvrir l'amour dans toutes ses voluptés, grâce à Suzanne-Françoise de LARNAGE, rencontrée en chemin à  Moirans, au sud de Grenoble.

" Je n'eus pas besoin d'aller si loin pour trouver le médecin qu'il me fallait" concluait benoîtement Jean Jacques. Avant de raconter:

" Voilà Mme de Larnage qui m'entreprend; et adieu le pauvre Jean jacques, ou plutôt adieu la fièvre, les vapeurs, le polype; tout part auprès d'elle, hors certaines palpitations qui me restèrent  et dont elle ne voulait pas me guérir. le mauvais état de ma santé fut le premier texte de notre connaissance. On voyait que j'étais malade, on savait que j'allais à Montpellier; il faut que mon air et mes manières n'annonçassent pas un débauché, car il fut clair dans la suite qu'on ne m'avait pas soupçonné d'aller y faire un tour de casserole"

"Faire un tour de casserole": l'expression familière se rapportait au traitement des maladies vénériennes.

L'Idylle entre Jean Jacques et la belle, son aînée de près de vingt ans, dura quelques jours, lui arrachant cette confession: " Je puis dire que je dois à Madame de Larnage de ne pas mourir sans avoir connu le plaisir."

Les Confessions VI  Mme de Larnage serait née en 1693. Elle avait épousé Louis François d'Hadémar de Monteuil de Brunier sieur de Mondragon , auquel elle donna dix enfants.

D'après "Jean Jacques ROUSSEAU en son temps" de Monique et Bernard COTTRET (Editions PERRIN -Février 2005)

"Le bonheur des Charmettes" de Michel Peyramaure  (la Table Ronde 2002) où l'on suit les relations entre Mme De Warens qui relate sa relation avec son jeune protégé Jean Jacques et on y relève entre autre, en incise son équipée vers Montpellier où il semble avoir été éconduit par le Dr Fizes qui n'a pas confirmé un polype du coeur mais traité Jean Jacques de "Malade imaginaire"...

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